Ce 30 janvier au Parlement européen à Bruxelles, les Socialistes & Démocrates et les Verts déposaient conjointement un amendement destiné à instaurer des mesures concrètes et contraignantes pour combler l’écart salarial hommes-femmes. Cet amendement a été édulcoré par les libéraux et les conservateurs. Parmi les mesures proposées figuraient des critères précis d’évaluation de la valeur d’un travail ; des systèmes d’évaluation et de classification des fonctions, neutres du point de vue du genre ; des audits et rapports obligatoires sur les écarts salariaux genrés afin de garantir l’égalité salariale ; le droit des travailleurs de demander le détail complet des salaires pratiqués ainsi que le droit aux recours ; et des objectifs précis relatifs aux performances des entreprises en matière d’égalité. Le vote du 30 janvier intervient avant la présentation, par la commissaire Dalli, de sa stratégie pour l'égalité des sexes, en prévision de la Journée internationale des droits des femmes, prévue au mois de mars.

Evelyn Regner, eurodéputée S&D et présidente de la commission Droits de la femme et égalité des genres, a déclaré ceci :

« Le principe de l’égalité salariale à travail égal est depuis toujours garanti par les traités de l’UE. De même, la discrimination hommes-femmes au regard d’un quelconque composant salarial est interdite. Et malgré cela, le salaire horaire des femmes reste inférieur de 16 % à celui de leurs collègues masculins. L’écart est encore plus dramatique pour les femmes à la retraite : leurs pensions sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Le sexisme est à l'origine de ces écarts. Les femmes sont moins payées pour la simple raison que ce sont des femmes. Pour instaurer une vraie égalité et l'équité salariale, il faut une directive qui crée la transparence, impose des sanctions et compense les personnes touchées. Dans cette optique, il faut aussi actualiser cette année le plan d'action en matière d’écart salarial hommes-femmes, et y inclure des objectifs précis pour les États membres. »

« Nous soutenons l’engagement pris par la commissaire Dalli d’instaurer des mesures contraignantes sur la transparence salariale au sein de l’UE. À présent, nous attendons d’elle la présentation, dans le courant du mois prochain, d’une stratégie globale en matière d’égalité des sexes, qui intègre ces mesures contraignantes sur la transparence salariale. »

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l'emploi et les affaires sociales, a ajouté ce qui suit :

« J’ai été déçue de constater que les conservateurs et les libéraux ne sont pas prêts à combler l'écart salarial hommes-femmes, car ils refusent les mesures contraignantes nécessaires à cet effet. Le fait que les femmes continuent à gagner 16 pour cent de moins que leurs collègues masculins constitue la preuve irréfutable que les belles paroles ne suffisent pas. Aujourd’hui, les femmes ont besoin d’actes : la transparence salariale totale dans les entreprises privées et publiques, et des sanctions et pénalités en cas de non-respect. »

« Ursula von der Leyen a promis de combler l’écart salarial hommes-femmes durant son mandat. Nous veillerons à ce qu’elle tienne sa promesse. Malheureusement, son propre parti ne la soutient pas dans sa bataille pour l’égalité des sexes. »

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