L’incapacité persistante des gouvernements nationaux à trouver des réponses durables aux migrations déçoit les eurodéputés S&D.
Udo Bullmann, chef de file du Groupe S&D, a commenté comme suit la réunion des chefs d'État et de gouvernement de l’UE consacrée à ce sujet, à Bruxelles :
« Ce dernier Conseil européen apporte une nouvelle démonstration de son incapacité à trouver une manière durable de gérer les migrations.Le gouvernement autrichien continue à pousser l’idée que nous pouvons juste fermer les frontières et continuer à soudoyer les pays voisins pour que la question disparaisse.C’est un point de vue aussi étroit qu’erroné.Car même si le nombre de personnes qui arrivent en Europe s’est réduit drastiquement, la proportion des noyés en Méditerranée a augmenté d’autant.Et l’Union a l’obligation morale d’empêcher de nouvelles pertes de vies absurdes.Dans cet esprit, nous avons à maintes reprises demandé plus d’opérations de recherche et de secours, et la fin de la criminalisation des sauveteurs de vies. »
« Par ailleurs, nous avons de sérieuses réserves au sujet des projets de déléguer nos responsabilités humanitaires à des pays d’Afrique du Nord.Surtout qu’il est plus que probable que les propositions des gouvernements nationaux, qui visent essentiellement à soudoyer des pays à l‘historique discutable en matière de droits de l’homme, n’auront pas d’effet.Car lier la réception de fonds prévus pour le développement ou l'aide humanitaire, pour des politiques commerciales ou de visa, à l'empêchement des migrations, ouvre la voie à la corruption et va à l’encontre des buts de ces fonds.Au contraire, les solutions durables reposent sur le développement, avec les pays africains, de relations réellement mutuellement bénéfiques – des partenariats solides, pas des arrangements à court terme pour camoufler la crise. »
« À cet effet, le Parlement européen a adopté des propositions de réforme du régime d'asile européen commun. Ce texte contribue à la répartition équitable et transparente des responsabilités entre tous les États membres.Or, les dirigeants nationaux, et la présidence autrichienne en particulier, doivent se rendre compte qu’une approche purement sécuritaire ne peut pas fonctionner, et ne fait que repousser cumulativement les problèmes vers l'avenir.Alors qu’il ne reste plus que sept mois avant les élections européennes, nous risquons de manquer de temps pour trouver des solutions durables aux migrations. »
