Tolérance zéro pour la politique d'asile d’Orbán

Les Socialistes & Démocrates saluent la décision prise ce 19 juillet par la Commission européenne, qui vise à lancer une procédure d’infraction contre la Hongrie en raison du train de mesures « Stop Soros » mis en place par ce pays. Adoptée par le parlement hongrois en juin dernier, cette législation vise en effet à réprimer les organisations non-gouvernementales (ONG) en les criminalisant l’aide apportée aux immigrés illégaux.

Dans le même esprit, nous saluons la décision de la Commission européenne de renvoyer la Hongrie devant la Cour de Justice européenne (CJUE) pour non-conformité au droit européen de sa législation concernant l’asile et le retour.

 

Udo Bullmann, président du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« Il est juste incroyable qu’au cœur de l’Union européenne se trouve un pays où les gens peuvent aller en prison pour avoir proposé de l’aide à des migrants. Le but de cette loi est d’intimider les membres des ONG qui accomplissent un travail admirable en apportant une aide humanitaire à des personnes vulnérables demandeuses d’asile. Cela est non seulement contraire aux règles européennes en la matière, mais aussi à tout ce que nous comprenons sous les termes d’État de droit, de droits de l'homme fondamentaux et de valeurs européennes. Dans ce contexte, le PPE qui se prétend proeuropéen et se réfère à des valeurs chrétiennes, doit décider s’il peut toujours tolérer en son sein un politicien comme Orbán. »

« Par ailleurs, j’applaudis également la seconde décision prise aujourd’hui par la Commission européenne concernant la Hongrie. En renvoyant ce pays devant la Cour de Justice de l’UE pour violation des lois en matière de droit d’asile, la Commission confirme que Budapest maintient trop longtemps les migrants dans des centres de transit et ne leur offre pas un accès approprié aux procédures d'asile. C’est la deuxième fois : en septembre 2015, la Hongrie avait été déférée en Cour de Justice européenne pour non-respect de la décision du Conseil européen exigeant la mise en œuvre par les États membres des quotas de répartition d’urgence. Les pratiques ou lois du genre ‘Stop Soros’ n’ont pas leur place en Europe. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour défendre l’Europe en tant que société libre, démocratique et ouverte. Cela est autant nécessaire en Hongrie et Pologne que partout ailleurs. Car si nous ne réagissons pas, nous permettons la poursuite de la dérive illibérale. »

« Or, cela fait sept ans que Victor Orbán érode les fondements de la démocratie dans son pays, et s’attaque aux libertés fondamentales des citoyens hongrois. Voilà pourquoi les S&D ont voté en faveur du rapport qui demande l’activation de la procédure de l’article 7. Cela ne vise pas la Hongrie ni les Hongrois, mais bien le gouvernement hongrois. Nous devons assurer la protection du droit des Hongrois à vivre dans une société libre, ouverte et démocratique. »

 

Note aux rédacteurs

En juin dernier, la commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures du PE adoptait un rapport sur la Hongrie. Ce texte demande le lancement, contre le gouvernement hongrois, des procédures afférentes à l’article 7 de l’UE, pour attaques répétées et systématiques contre l’État de droit. Cette procédure pourrait aboutir à la suspension des droits de vote de ce pays au sein du Conseil de l’UE et du Conseil européen. Le PE s’exprimera sur ce rapport lors de sa plénière de septembre à Strasbourg.

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