Ce 12 mars, les Socialistes & Démocrates au Parlement européen exhortaient vigoureusement les onze États membres de l’UE qui n’ont pas encore ratifié la Convention d’Istanbul à le faire sans plus attendre. Cette convention concerne la prévention des violences à l'égard des femmes et de la violence domestique, ainsi que la lutte contre ces fléaux.

 

Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, eurodéputée S&D et corapporteuse du Parlement européen pour la Convention d’Istanbul, a déclaré ceci :

« Le gouvernement bulgare, qui assume pourtant la présidence tournante de l’UE, retire sa loi de ratification de la Convention d’Istanbul et est le fer de lance de l’opposition à ce traité. Pendant ce temps, les femmes continuent à être violées, battues, harcelées et même tuées partout en Europe, pour la seule raison qu'elles sont des femmes. En effet, cette violence est dirigée contre les femmes parce qu'elles sont femmes. Dans ce contexte, il est choquant que certains gouvernements excusent leur réticence à ratifier la Convention d’Istanbul par le seul fait que ce traité reconnaît l’existence des violences sexuelles et sexistes. Or, comment pouvons-nous résoudre un problème si nous refusons de le nommer correctement ? »

« Dans cet esprit, nous appelons ces onze gouvernements de l’UE – tant ceux qui traînent des pieds que ceux qui bloquent activement les progrès – à ratifier, sans délai, la Convention d’Istanbul. En effet, ce texte est le meilleur outil dont nous disposons pour protéger les victimes et poursuivre les auteurs des crimes. Nous le devons à nos citoyens. Respectez la dignité des femmes. »

 

Iratxe García Pérez, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D en matière de droits des femmes et d’égalité des sexes, a ajouté ceci :

« La violence à l'égard des femmes, dans toutes ses formes, constitue une violation des droits humains. Premier traité international contraignant en la matière, la Convention d’Istanbul est un outil puissant pour prévenir et combattre toutes les formes de violences sexuelles et sexistes. Toutefois, la résistance contre ce progrès est profonde et monte en puissance. Il est honteux que onze pays membres de l’UE n’aient pas encore ratifié cette convention, qui améliore la vie de millions de femmes partout en Europe. »

« Dans ces conditions, nous autres Socialistes & Démocrates sommes profondément inquiets par les reculs de la lutte pour les droits des femmes et par le démantèlement des droits sexuels et génésiques, observés dans certains pays de l’UE. Cependant, nous restons attentifs et nous continuons à nous battre jusqu’à ce que toutes les femmes soient protégées contre toutes les formes de violence et de discrimination. »

 

Note aux rédacteurs :

La Convention d’Istanbul est le traité international le plus complet, et le premier instrument légalement contraignant, dans le domaine de la lutte contre les violences à l'égard des femmes. Ses signataires s’obligent à mettre en œuvre des mesures de protection des victimes, la poursuite des auteurs ainsi que la prévention de ces crimes.

Adoptée par le Conseil de l'Europe en 2011, elle est entrée en vigueur en août 2014. L’UE a signé la Convention d’Istanbul en juin 2017. Tous les pays de l’UE l’ont également signée, mais 17 pays seulement l’ont ratifiée, à l’heure actuelle : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Italie, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, et la Suède.

Eurodéputés impliqués
Présidente
Espagne