La crise du COVID-19 a mis en lumière les graves problèmes structurels rencontrés par un nombre trop important de travailleurs de l’UE qui ont déménagé vers un autre pays de l’UE. Cela est particulièrement vrai dans les secteurs de l’agriculture, de la construction et des soins. Lors du débat prévu en plénière, ce 17 mai, les Socialistes & Démocrates appelleront la Commission à garantir la responsabilité conjointe et solidaire générale à travers toute la chaîne de sous-traitance. Car le renforcement de la responsabilité des contractants principaux des chaînes de sous-traitance, par l’instauration d’une garantie légale de paiement de l’ensemble des salaires, redevances de sécurité sociale et autres droits des travailleurs, sera de nature à renforcer considérablement les droits des travailleurs mobiles. Le rapport parlementaire relatif aux travailleurs mobiles doit être adopté ce mercredi par la plénière du Parlement européen.

Alicia Homs, eurodéputée S&D responsable des travailleurs mobiles, a déclaré ceci :

« Les travailleurs mobiles qui travaillent dans un autre pays de l’UE sont insuffisamment protégés. Il courent le risque très réel qu’une fois terminé leur travail, leur employeur disparaisse soudainement de la surface de la terre et les laisse sans salaire ni contributions à la sécurité sociale. Pour mettre fin à cette exploitation, nous voulons étendre les responsabilités des contractants principaux. En cas de non-paiement, par un sous-traitant, des salaires ou contributions à la sécurité sociale des travailleurs de celui-ci, cela doit être pris en charge par le contractant principal. Dans cet esprit, nous demandons à la Commission d’assurer la responsabilité conjointe et solidaire générale à travers la chaîne de sous-traitance. »

« À l’heure actuelle, 4 % des citoyens de l’UE en âge de travailler résident dans un autre pays de l’UE que le leur. Un nombre croissant de travailleurs sont transfrontaliers, saisonniers ou détachés.  L’Union ne peut pas admettre la remise en cause du marché unique par des entreprises qui poussent à l’affaiblissement des droits des travailleurs, à la baisse des salaires et à l’aggravation des conditions de travail. En conséquence, l’UE doit renforcer la protection de ces citoyens qui ont cru à la promesse de liberté de circulation pour l’ensemble des Européens. »

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi et les droits sociaux, a ajouté ce qui suit :

« Il faut inverser la tendance à ouvrir le marché du travail de l’UE à des citoyens hors UE sur le critère des compétences. L’initiative a peut-être de bonnes intentions, mais le prix humain est élevé. Contrairement à la notion de ‘qualifications’, celle de ‘compétences’ est susceptible d’interprétations larges, ce qui peut entraîner l’aggravation de l’exploitation des travailleurs. En effet, des employeurs et agences d’intérim néerlandais embauchent déjà des travailleurs du Kazakhstan, de Moldavie, du Népal et des Philippines dans des secteurs comme la logistique, le transport ou l’agriculture. Trop souvent, leurs conditions de travail sont très dures et ne respectent pas les normes du travail locales. Tous les travailleurs – locaux, mobiles, ressortissants d’autres pays de l’UE ou hors UE – méritent de travailler dans les mêmes conditions et de bénéficier des mêmes normes élevées du pays d’accueil. Les travailleurs sur un même site doivent être des collègues et non des concurrents engagés dans un lutte de nivellement par le bas. »

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