Les Socialistes & Démocrates demandent l’instauration de règles et de normes minimums, à mettre en œuvre par l’ensemble des États membres de l’UE. Ils veulent, entre autres, l’interdiction du financement étranger d’activités politiques. Ces règles sont nécessaires pour réduire l’arrivée d’argent sale, accroître la transparence et empêcher des acteurs étrangers comme la Russie de s’ingérer dans des campagnes électorales et référendaires en Europe.

Le Groupe S&D salue le document de travail sur le financement occulte d’activités politiques par des donateurs étrangers. Ce texte était présenté, ce 17 mars, en commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne, y compris la désinformation (INGE).

La démocratie européenne n’est pas à vendre !

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Andreas Schieder, eurodéputé et négociateur S&D en commission spéciale INGE, a déclaré ceci :

« Ces dernières années, des acteurs étrangers, russes pour la plupart, ont lancé diverses tentatives de déstabilisation de processus démocratiques au sein de l’UE, par financement direct ou indirect de partis politiques. Qu’il s’agisse du FPÖ en Autriche, du Rassemblement National en France, de la campagne du Brexit ou de la Lega en Italie, la Russie applique toujours la même stratégie. Ils recrutent délibérément dans les partis d’extrême droite de l’Union européenne des gens qui vont contribuer à renforcer leur position en Europe. En retour, l’extrême droite européenne peut compter sur des lignes de crédit très généreuses, ou des contributions à ses campagnes électorales. »

« Pour ce faire, la Russie et les autres acteurs profitent de l’absence d’harmonisation des lois électorales européennes. Ils exploitent les nombreuses lacunes juridiques relatives aux financements étrangers et qui concernent l’utilisation d’intermédiaires, de fondations, de sociétés fictives, ou le financement de publicités politiques et organes de presse en ligne. Il faut combler ces lacunes. Il faut instaurer des normes minimums de transparence, valables pour l’ensemble des partis européens. Dans un premier temps, il s’agit de limiter les dons étrangers, puis d’aboutir à leur interdiction totale. Comme le suggère avec justesse le document de travail INGE, il faut interdire le financement de partis politiques par des sociétés fictives, car celles-ci occultent la source et l’origine géographique de cet argent. Enfin, il faut plafonner les dépenses relatives aux campagnes politiques, afin de réduire l’influence des grands dons. »

Pierfrancesco Majorino, eurodéputé et coordinateur S&D en commission spéciale INGE, a ajouté ce qui suit :

« Nous sommes confrontés à une utilisation de fonds et de ressources que je qualifierai d’opaque et même d’occulte, et qu'il faut démasquer à tous les niveaux. Je suis convaincu que le monde et les institutions politiques ont été très mal préparés à faire face aux ingérences d’acteurs extérieurs à l’Union européenne en général, et de la Russie en particulier. Voilà pourquoi le Parlement européen a créé la commission spéciale INGE. Il est donc essentiel de poursuivre ce travail et d'aboutir à des recommandations concrètes. »

« Il faut harmoniser les législations nationales. Les différentes approches ou législations nationales concernant le financement politique laissent la porte ouverte aux acteurs extérieurs à l'UE qui veulent s'ingérer dans nos affaires afin de promouvoir leurs intérêts et affaiblir l'unité européenne. »

« Dans ces conditions, le Groupe S&D est très déterminé à défendre la démocratie européenne contre toute tentative de manipulation extérieure. Parce que la démocratie représente la volonté du peuple, et non la volonté de l’argent occulte étranger. »

Note aux rédacteurs :

Des études partagées par des experts avec la commission INGE indiquent qu’au cours de la dernière décennie, la Russie, la Chine et d'autres régimes autoritaires ont transvasé plus de 300 millions de dollars dans 33 pays pour s’ingérer plus de 100 fois dans les processus démocratiques.

Eurodéputés impliqués
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Autriche
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