Aujourd’hui, le Parlement européen discute du besoin d’une mise à jour urgente de la liste de l’UE des pays tiers à haut risque dans le cadre de la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Le Groupe S&D a réclamé ce débat, parce que nous souhaitons souligner l’importance de ce processus pour nos efforts communs afin de protéger l’intégrité du système financier européen.

En décembre 2022, la Commission européenne a proposé de mettre à jour la liste susmentionnée par l’ajout des Émirats arabes unis, de la République démocratique du Congo, de Gibraltar, du Mozambique et de la Tanzanie ainsi que le retrait du Nicaragua, du Pakistan et du Zimbabwe.

La mise à jour de la liste ne devrait pas causer de controverse puisque la proposition de la Commission suit les évaluations du Groupe d’action financière (GAFI), un organisme de lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, qui sert de référence aux actions des États membres de l’UE dans ce domaine.

Le Groupe S&D avait déjà préconisé de mettre les Émirats arabes sur liste noire en mai 2022, en réaction aux révélations de Dubai Uncovered. Ce dossier a mis en lumière des opérations de corruption et de blanchiment d'argent à grande échelle au travers de propriétés à Dubaï impliquant des oligarques russes proches du Kremlin.

Eero Heinäluoma, eurodéputé et négociateur S&D pour la législation européenne de lutte contre le blanchiment d’argent, a déclaré :

Nous appelons les États membres à mettre à jour la liste de lutte contre le blanchiment d’argent dès que possible. L’inclusion de pays tiers dans cette liste doit se fonder sur une évaluation objective et ne pas être influencée par des intérêts géopolitiques.

De manière générale, les règles de lutte contre le blanchiment doivent être mieux appliquées. La semaine dernière, nous avons appris que 2022 avait été une année record en matière d’amendes liées à la lutte contre le blanchiment d’argent : les établissements financiers ont dû régler plus de cinq milliards de dollars d’amendes pour avoir enfreint ces règles.

C’est un nouveau rappel de la nécessité d’agir de manière appropriée concernant les pays tiers à haut risque. Intégrer ces pays à la liste, conformément aux recommandations du GAFI, devrait être une évidence. Nous demandons à la Commission européenne à procéder plus rapidement à la mise à jour de la liste à la suite des décisions du GAFI. »

Paul Tang, eurodéputé et négociateur S&D pour la législation européenne de lutte contre le blanchiment d’argent, a ajouté :

« Les Émirats arabes unis sont la plaque tournante du blanchiment d’argent dans le golfe Persique ; ils ne respectent pas les accords internationaux et se classent à la huitième place parmi les territoires les plus secrets. Il est décevant que les États membres de l’UE retardent leur intégration à la liste. Nous ne pouvons pas nous montrer complaisants vis-à-vis de pays qui facilitent les pratiques d’argent sale d’individus tels que des oligarques russes sanctionnées et des trafiquants du commerce du sexe. »

Eurodéputés impliqués
Trésorier
Finlande
Membre
Pays-Bas
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