La Géorgie a connu récemment des événements inquiétants, dont l’arrestation de Nika Melia, chef du principal parti d’opposition de Géorgie, le mouvement national uni (MNU). Dans ce contexte, le Groupe S&D appelait, ce 9 mars en plénière du PE, tant le parti au pouvoir Rêve géorgien (RG) que l’opposition, à relancer le dialogue et à contribuer activement au désamorçage des tensions politiques. Cela constitue la seule manière d’avancer, pour l’ensemble des acteurs politiques, s’ils veulent éviter de déstabiliser le pays et de mettre en péril la coopération euro-atlantique.

Sven Mikser, eurodéputé S&D et rapporteur du Parlement européen pour la Géorgie, a déclaré ceci :

« Je réprouve l’arrestation du chef de l’opposition Nika Melia, qui aggrave encore les tensions politiques. Les personnes au pouvoir ont une responsabilité particulière : désamorcer les tensions, chercher une solution à l'impasse politique actuelle, et ne pas répondre de manière disproportionnée aux provocations. »

« Cependant, il est important de souligner que la situation politique de la Géorgie est très complexe et ne se réduit pas au noir et blanc. En effet, depuis la victoire de Rêve géorgien aux élections législatives de novembre dernier, les tensions se sont accrues. Si le BIDDH* estimait que les élections étaient globalement concurrentielles, malgré quelques irrégularités, l’opposition a boycotté le second tour ainsi que le parlement élu, par la suite. J’appelle l'opposition à retourner au parlement, et j’incite leurs partis frères du Parlement européen à soutenir cet appel. En effet, c’est au parlement géorgien qu’il faut régler les désaccords politiques, c’est là aussi qu’il faut poursuivre le travail de réforme électorale et de réforme du judiciaire. »

« Les aspirations légitimes des Géorgiens à la démocratie et la prospérité, ainsi que la stabilité et l'avenir euro-atlantique du pays, ne peuvent être pris en otage par la lutte des partis politiques. En conséquence, les modérés des deux camps doivent prendre le dessus, transcender les divisions politiques et résoudre cette crise politique. »

Marina Kaljurand, eurodéputés S&D et présidente de la délégation aux relations avec le Caucase du Sud, a ajouté ce qui suit :

« Voilà des années que la transition socioéconomique et les réformes proeuropéennes menées par la Géorgie font de ce pays un modèle pour tout le Partenariat oriental de l’UE. Or, toutes ces réalisations sont actuellement menacées. Il n’y a plus de temps à perdre. Au lieu de faire monter les enchères dans la bataille politique, les acteurs politiques géorgiens doivent se focaliser sur les tâches qui les attendent. Ils doivent gérer les conséquences socioéconomiques de la pandémie, et poursuivre les réformes proeuropéennes en matière de démocratie et d’État de droit. »

« La crise politique en cours souligne l’importance de la poursuite des réformes judiciaires. Celles-ci visent à renforcer l’indépendance du judiciaire et à instaurer les normes judiciaires les plus élevées. Cela concerne en particulier la nomination des juges de la Cour suprême. »

« Le Groupe S&D soutient l’engagement pris par le président du Conseil européen, Charles Michel, et son représentant personnel, Christian Danielsson, à ramener les parties à la table de négociation afin d’aboutir à un accord global. »

* Le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) est, au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’institution principale responsable de la surveillance d’élections.

Eurodéputés impliqués
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Cheffe de délégation
Membre
Estonie
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