Ce 19 mai à Strasbourg, des eurodéputés appartenant à plusieurs groupes politiques ont vertement critiqué le premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a récemment plaidé pour la réinstauration de la peine de mort et pour le lancement d’une consultation publique tendancieuse qui diabolise les migrants.
L’enquête lancée par le gouvernement hongrois demandait aux citoyens, entre autres, s’ils étaient d’accord que les « immigrants menacent les emplois et les moyens d'existence des Hongrois » et que « la mauvaise gestion des questions migratoires à Bruxelles et la diffusion du terrorisme étaient liées » [1].
Gianni Pittella, président du Groupe S&D, a déclaré ce qui suit :
« Les provocations continuelles d’Orbán dépassent toutes les bornes de la décence. Il ne faut pas sous-estimer la gravité de ses déclarations. »
« Nous nous souvenons tous des années Berlusconi. La pluie incessante de déclarations improbables, promptement réfutées, étaient un embarras permanent pour l’Italie et ses citoyens. »
« La Hongrie est un grand pays qui mérite mieux que cela. Elle ne peut se transformer en théâtre où tout est permis, où nos valeurs communes sont sacrifiées dans le but de se maintenir au pouvoir et de conserver le contrôle du pays. »
« L’Union européenne est une communauté fondée sur l’État de droit, sur une série de valeurs fondamentales non négociables. Si Orbán ne peut respecter les valeurs de l’UE, nous lui demandons d’au moins respecter la dignité de son peuple. »
István Ujhelyi, eurodéputé S&D et chef de la délégation hongroise du Groupe S&D, a ajouté ceci :
« Cela devient plutôt embarrassant pour le gouvernement hongrois d’être une fois de plus convoqué par le Parlement européen pour discuter de mesures contestables, après plusieurs tentatives d’amener le régime Orbán à cesser d’ignorer les droits fondamentaux et les valeurs européennes communes. »
« Nous aurions préféré ne pas avoir ce type de débat, parce que les initiatives qui l’ont nécessité jettent le discrédit sur notre pays. Toutefois, en tant que membres du Groupe S&D, nous voulons montrer l’autre visage de la Hongrie, authentiquement européen. »
« La Hongrie ne peut être en opposition avec l’Europe. Elle a besoin du soutien des autres pays européens, tout comme les Hongrois ont besoin d’un gouvernement démocratique. »
[1] http://www.kormany.hu/download/7/e2/50000/nemzeti_konzultacio_bevandorlas_2015.pdf
