Nos syndicats ont raison de demander une meilleure protection de nos industries, déclarent les S&D

Les Socialistes & Démocrates ont exprimé leur soutien aux milliers de travailleurs et de représentants syndicaux qui ont manifesté, ce 9 novembre à Bruxelles, contre le dumping et pour la protection des emplois industriels au sein de l’Union européenne.

Les S&D ont également critiqué les mesures proposées le même jour par la Commission européenne, car celles-ci ne réduiront pas la menace des importations déloyales en général et chinoises en particulier. Dans cette optique, les S&D ont souligné l’urgence du renforcement des instruments de défense commerciale (IDC).

Alessia Mosca, eurodéputée et porteparole S&D pour les mécanismes de défense commerciale, a déclaré ceci :

« De graves distorsions de concurrence affectent un grand nombre d’industries de l’UE, comme la sidérurgie et l’aluminium. Les répercussions sur l’emploi sont massives : rien que dans la sidérurgie, 40 000 travailleurs européens ont perdu leur emploi depuis 2007. »

« Or, la Commission a disposé de longues années pour résoudre cette situation. Toutefois, la proposition présentée aujourd’hui ne répond pas de manière appropriée aux demandes de notre Groupe. Elle touche à peine les principaux sujets de préoccupation. »

« Les aspects les plus problématiques de cette proposition concernent l'introduction de la notion de ‘distorsion significative de concurrence’, inconnue du droit de l’OMC ; la discrétion laissée aux services de la Commission dans l'élaboration de rapports concernant la situation dans un pays ou un secteur donné ; et l’inversion de la charge de la preuve, qui incomberait au plaignant. »

« Dans ces conditions, nous continuons à insister sur la nécessité d’une stratégie de réindustrialisation. Celle-ci doit inclure des IDC modernes, qui renforcent l’équité des règles de jeu mondiales, sans nouvelles concessions au dumping social et environnemental. »

David Martin, eurodéputé et porteparole S&D pour le commerce international, a ajouté ce qui suit :

« La moitié de l’acier mondial est produit par la Chine à des prix défiant toute concurrence. Nous ne pouvons pas et nous ne voulons pas les concurrencer, parce que ces prix sont souvent obtenus aux dépens de la santé des travailleurs, de leurs droits fondamentaux au travail, et de l’environnement. »

« Or, la proposition d’aujourd’hui n'endiguera pas la vague des importations chinoises déloyales. Dans ce contexte, l’industrie de l’UE a besoin d’une méthodologie antidumping, qui reflète correctement le niveau de l’ingérence et des subventions étatiques dans l’économie chinoise. »

« L’UE ne doit pas accorder à tout prix à la Chine le statut d’économie de marché, car cela implique l’acceptation d’une concurrence déloyale envers nos travailleurs. »