L’UE doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir l’enquête sur l’assassinat de Ján Kuciak et Martina Kušnírová

Le Groupe S&D a appelé l’UE à faire tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir l’enquête sur l’assassinat du journaliste d’investigation Ján Kuciak et de sa compagne Martina Kušnírová. Le Groupe a lancé cet appel au cours d’un débat en plénière du Parlement européen à Strasbourg. Dans le même, esprit, le Groupe a appelé la Commission européenne à avancer de nouvelles propositions, en vue de soutenir et protéger le travail essentiel accompli par les journalistes d'investigation dans toute l'Europe. Ce débat s’est tenu dans la foulée d'une mission d'établissement des faits, envoyée la semaine dernière en Slovaquie par le PE. Il s’agissait de mieux comprendre l’enquête en cours et de participer à une commémoration devant la maison de Ján Kuciak.

 

Claude Moraes, eurodéputé S&D, président de la commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures du PE et coprésident de la délégation en Slovaquie, a déclaré ceci :

« L’assassinat de Ján Kuciak et Martina Kušnírová a choqué la communauté européenne dans son ensemble. La semaine passée, nous avons rencontré des journalistes, des ONG, des responsables gouvernementaux et les responsables de l’enquête, pour mieux comprendre la situation. Nous avons souligné que l’UE ferait tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir l’enquête en cours et pour faire en sorte que les auteurs de ce crime soient traduits en justice. Nous avons aussi recommandé aux autorités nationales de constituer une équipe d’investigation commune avec Europol, afin de profiter au maximum de l’expertise de cette agence. »

« Par ailleurs, il s’agit du deuxième assassinat en six mois d’un journaliste réputé pour ses reportages sur les activités financières illicites en Europe. Ces cas montrent jusqu’où le crime organisé est prêt à aller pour empêcher le dévoilement de ses activités. Les journalistes d’investigation jouent un rôle essentiel dans la société, et l’UE doit plus s’engager dans le soutien à leur travail. »

 

Josef Weidenholzer, eurodéputé et viceprésident du Groupe S&D, responsable des libertés civiles, a ajouté ce qui suit :

« Toutes nos pensées vont aux amis et à la famille de Ján Kuciak et de sa compagne Martina Kušnírová. Toutefois, les pensées ne suffisent pas. L’hommage approprié à Ján Kuciak serait une initiative réelle de l’UE pour mieux protéger les journalistes d’investigation. En effet, ce n’est que leur courage qui a permis la révélation des scandales LuxLeaks et Panama Papers. Et bien que les cas de Ján Kuciak et Daphne Caruana Galizia soient les plus extrêmes, les journalistes subissent beaucoup trop souvent des intimidations, des actions légales et des menaces sur leurs carrières. Dans ces conditions, nous voulons que la Commission européenne avance des propositions concernant l’amélioration de la protection des journalistes. Nous avions déjà formulé cette demande, l’année passée, dans le cadre du rapport parlementaire sur la protection des lanceurs d’alerte, et nous espérons, à présent, une prompte initiative de la Commission européenne en la matière. Par ailleurs, nous soutenons l’idée de la création d’un prix européen du journalisme d’investigation, similaire au Prix Sakharov pour la protection des droits humains. »

 

Monika Smolková, eurodéputée S&D et cheffe de la délégation slovaque au Groupe S&D, a précisé ce qui suit :

« Cet assassinat horrible a secoué la Slovaquie et l’Europe. En tant que politiciens, il est de notre responsabilité de réprimer le crime organisé, la fraude fiscale et les paradis fiscaux. Or, il s’agit précisément des sujets exposés par les journalistes d’investigation. Cela les met en danger et c’est pour cela qu’il faut renforcer leur protection. Et nous devons agir maintenant, pour empêcher ce genre d’atrocités de se reproduire autre part. »