Ce 20 octobre, les eurodéputés S&D ont demandé la mise en œuvre d’un robuste socle européen des droits sociaux. Il s'agit de répondre aux nouveaux défis du marché du travail et de réduire les inégalités sociales. Les propositions avancées à cet égard par la viceprésidente S&D Maria João Rodrigues ont bénéficié d’un large soutien parmi les participants à une conférence organisée à Bruxelles sous le titre « Le socle européen des droits sociaux – cœur social de l’Europe ».

Maria João Rodrigues, viceprésidente du Groupe S&D et rapporteuse du Parlement européen en la matière, a souligné les aspects suivants :

« L’UE doit changer ses politiques économiques et sociales. En effet, les citoyens européens veulent pouvoir contrôler leurs vies et s’assurer que les marchés œuvrent au bien-être des populations. »

« Dans cet esprit, les Socialistes & Démocrates se battent pour des emplois de qualité, la justice sociale, la distribution équitable des richesses, un système d’enseignement de grande qualité, l’égalité des sexes, la croissance durable et une bonne protection sociale. Nous voulons un bon avenir pour tous. La réduction des inégalités sociales massives actuelles est notre priorité absolue. Or, si les nouvelles formes de travail ‘atypiques’ créent de nouvelles opportunités, elles comportent également des risques majeurs d’insécurité économique. »

« En réponse aux problèmes sociaux de l’Europe, la Commission européenne a promis la mise en place, dès 2017, d’un ‘Socle européen des droits sociaux’. Les S&D mènent la lutte au sein du Parlement européen pour s’assurer de la réalité et de la robustesse de ce socle, et pour qu’il soit adossé à des droits exécutoires, des politiques économiques améliorées et le financement approprié des investissements publics requis. »

Jutta Steinruck, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour l’emploi et les affaires sociales, a conclu la conférence comme suit :

« Avec les nouveaux défis qui l’attendent sur le marché du travail en raison des nouveaux types d’emploi, l’Europe doit adapter ses lois relatives au travail et ses systèmes d'assurance sociale, afin d'assurer à l'ensemble des travailleurs des conditions de travail décentes et équitables, ainsi qu'une protection sociale appropriée. »
 
« Fini les paroles chaleureuses et les fausses promesses : le Groupe S&D attend de la Commission une actualisation concrète du droit de l'UE. Il faut combler une fois pour toutes les lacunes actuelles, qui ont produit des modes d’emploi atypiques engendrant de la pauvreté et de l’incertitude pour un grand nombre d’Européens. »
 
Voici les propositions clés du Groupe S&D concernant le Socle européen des droits sociaux :

1. Élaboration et mise en œuvre d’une directive européenne définissant des conditions de travail équitables pour l’ensemble des travailleurs. Il s’agit de mettre en place un noyau dur de droits fondamentaux au travail, exécutoires ; une assurance maladie et une protection sociale applicables même aux personnes qui travaillent sous contrat temporaire, à la demande, en stage ou comme autoemployeur sur une plateforme numérique. Toutes ces personnes doivent gagner décemment leur vie et doivent être protégées !

2. Interdiction des stages non payés, ainsi que des stages si peu payés qu’ils ne permettent pas aux travailleurs de joindre les deux bouts.

3. Interdiction des contrats « zéro heure ». Un minimum incompressible d’heures de travail doit être garanti à tous les travailleurs – ils ne peuvent vivre dans l’incertitude permanente !

4. Des salaires décents de minimum vital. Tous les pays de l’UE doivent garantir un salaire minimum au moins égal à 60 % du salaire moyen national.

5. Une politique de garantie pour les enfants dans chaque pays de l’UE, afin d’assurer à tout enfant qui vit dans la pauvreté un accès gratuit aux soins de santé, à l’enseignement, à la garde d’enfants, au logement décent et à une alimentation appropriée.

6. Une garantie pour les jeunes, qui assure à chaque jeune de moins de 30 ans une offre d’emploi, de stage, d’apprenti ou de formation de qualité, dans les 4 mois de sa sortie de l’enseignement formel.

7. Une garantie de compétence, c’est-à-dire l’instauration d’un nouveau droit universel à acquérir les compétences fondamentales du 21e siècle, comme la culture numérique.
8. Un soutien au logement pour les jeunes qui se mettent en ménage et pour toutes les personnes dans le besoin, en prévoyant, entre autres, plus de logements sociaux et une protection contre l'éviction.

9. Des lois nouvelles et améliorées en matière de congé de maternité, de congé de paternité, de congé parental et de congé d’aidant, pour garantir l’égalité des chances, aider les femmes sur le marché du travail et favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et privée.

10. Instauration d’une « règle d’argent » concernant les investissements sociaux, qui garantisse la non suppression d’investissements clés comme ceux destinés à la garde d’enfants, à l’enseignement et à la formation, pour cause de limitation des déficits budgétaires.

11. L’emploi comme priorité des priorités du plan d’investissement de l’UE : la Banque européenne d'investissement est soutenue par les contribuables, sa première priorité doit donc être la création d'emploi et non les retours financiers.

12. Plus d’argent pour les fonds européens existants qui contribuent à la recherche d’emploi, l’enseignement, la formation et l’inclusion sociale. Par ailleurs, création de deux nouveaux instruments pour assurer la capacité budgétaire de la zone euro : un « fonds de convergence » pour réparer les économies les plus touchées par la crise de la zone euro, ainsi qu’un système d’assurance chômage européen, qui soutient à court terme les systèmes nationaux en cas de nouveaux chocs.