Les conclusions de l’enquête sur la Danske Bank en Estonie viennent d’être publiés. Dans la foulée, les eurodéputés S&D appellent l’UE à s’investir plus résolument dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

Jeppe Kofod, eurodéputé et viceprésident du Groupe S&D responsable de la fiscalité, et Peter Simon, eurodéputé et porteparole du Groupe S&D en commission spéciale du PE TAX3, ont déclaré ceci :

« Pendant des années, des milliards d’euros provenant de la Russie et des ex-États soviétiques  ont circulés à travers la filiale estonienne de la Danske Bank. Le nombre de transactions et la quantité d’argent impliqués sont stupéfiants. Or, il est clair que l’argent blanchi est lié à la fois au régime azerbaïdjanais et aux réseaux de renseignement russes. Que cette situation ait pu perdurer si longtemps montre que les systèmes et la supervision anti blanchiment d’argent des États membres et de l'UE sont cruellement inadaptés. »

« Dans ce contexte, le Groupe S&D se bat sans relâche pour renforcer la supervision et les sanctions concernant les banques impliquées dans le blanchiment, pour renforcer la collaboration et l’échange d’informations qui obligeront les acteurs impliqués à y réfléchir à deux fois avant de contribuer au blanchiment d’argent. Voilà pourquoi nous autres sociaux-démocrates avons poussé la Commission européenne à avancer des propositions pour faire de l’Autorité bancaire européenne (ABE) un acteur clé de la lutte contre le blanchiment d’argent, particulièrement si les autorités nationales concernées ne font pas correctement leur boulot. Dans cet esprit, nous avons salué la proposition en la matière, avancée par la Commission la semaine passée. En effet, ce texte confère à l’Autorité bancaire européenne (ABE) un mandat plus exhaustif en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. »

« Par ailleurs, les divers scandales apparus ces dernières années ont montré qu’il faut améliorer la collaboration et l’échange d’informations au sein de l’UE pour mieux lutter contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière. Dans le cadre de la révision de la directive IV sur les exigences de fonds propres (CRD IV), le Groupe S&D avait déjà obtenu un renforcement de la collaboration et de l’échange d’informations entre les autorités de supervision bancaire et les renseignements financiers. Actuellement, le Parlement européen négocie avec le Conseil européen le texte de cette proposition, et il fera pression pour que celui-ci constitue la version finale. Toutefois, ces mesures ne sont que les premières étapes. À long terme, nous réitérons notre appel en faveur d’une autorité européenne anti blanchiment globale. »

« Le cas Danske Bank n’est que le dernier exemple en date de la façon dont les régimes, personnes et entreprises douteux exploitent les lacunes du système bancaire de l’UE pour blanchir de l’argent et pratiquer l’évasion fiscale. À nous de leur faire comprendre qu’aucune banque n’est trop grosse pour faire faillite ou trop puissante pour être supervisée. À cet effet, nous devons améliorer la collaboration entre les services nationaux de lutte contre la criminalité financière. Il faut empêcher la reproduction d’une situation comme celle de la filiale estonienne de la Danske Bank. »