Le président Tajani sape le travail du Parlement européen en protégeant son ami Viktor Orbán

Les eurodéputés S&D sont scandalisés par les déclarations faites ce 12 septembre au Parlement européen par son président, Antonio Tajani, à la veille du vote concernant le déclenchement de l’article 7 contre le gouvernement hongrois. En effet, Tajani déclarait qu’il n’y avait aucune base solide justifiant ce déclenchement et qu’il considérait cela comme une attaque politique ou personnelle contre le PPE.

 

En réaction, les eurodéputés S&D et viceprésidents du Parlement européen David-Maria Sassoli et Sylvie Guillaume ont déclaré ceci :

« Il est extrêmement inapproprié pour le président du Parlement européen, Antonio Tajani, d’intervenir dans le débat d’une manière qui censure les conclusions du travail d’une commission parlementaire sur la situation en Hongrie. Car ce rapport repose sur un large consensus entre les groupes politiques, PPE inclus auquel appartient M. Tajani. Il est donc déprimant de constater qu’une personne, supposée s’exprimer au nom du Parlement dans son ensemble, défende le dirigeant autoritaire d’Hongrie au lieu de prendre position pour les valeurs européennes. Le président doit se souvenir qu’il est le garant de cette institution et non un acteur partisan. »

 

« Or, l’Europe reste depuis bien trop longtemps passive tandis que Viktor Orbán érodait les principes de la démocratie et de l’État de droit en Hongrie. Il s’est attaqué à l’indépendance de la presse, il a transformé les migrants en boucs émissaires, et il a sapé le pouvoir judiciaire. De plus, le rapport que nous votons aujourd’hui ne s’appuie pas uniquement sur le travail du PE. Le texte cite plus de 60 cas où des organismes internationaux indépendants constataient des menaces aux fondements de la démocratie en Hongrie. Dans ces conditions, nous exhortons le président Tajani à cesser de saper le travail du Parlement et à agir dans l’intérêt de l’Europe et non dans un intérêt partisan. »