Les eurodéputés membres de la commission Affaires intérieures du Parlement européen ont adopté à une écrasante majorité, ce 16 juillet, un rapport qui demande la répartition équitable de 40 000 réfugiés à travers l’Union européenne.

Ce vote met les États membres sous pression pour qu’ils s’accordent enfin sur les nombres lors de la réunion des ministres de la Justice et des Affaires intérieures, la semaine prochaine.

Iliana Iotova, rapporteuse S&D en la matière, a indiqué ce qui suit :

« A l’heure actuelle, 4 millions de réfugiés syriens vivent à l’étranger. Dans ces conditions, il est franchement embarrassant de voir nos gouvernements nationaux se disputer au sujet de la répartition de quelques milliers de personnes. Aujourd’hui, nous avons montré que des politiciens de tous les horizons politiques et géographiques pouvaient s’accorder pour faire ce qui est juste. À présent, il appartient aux États membres de suivre notre exemple. Ils doivent profiter de la réunion de la semaine prochaine pour se hisser à la hauteur de l’enjeu et convenir des nombres précis de réfugiés que chaque pays acceptera. Nous avons aussi envoyé un message fort aux États membres en leur demandant d’établir un système légalement contraignant de répartition des migrants. »

« Le rapport met par ailleurs en avant quelques idées sensées sur la manière de faire en sorte que la réinstallation fonctionne tant pour les réfugiés que les États membres. Il explique qu’il faut tenir compte, dans la mesure du possible, des besoins des personnes réinstallées, de leur consentement et de leurs préférences. Il faut maintenir ensemble à tout prix les familles, et il faut tenir compte des liens éventuels de certaines personnes avec un État membre donné. Cela contribuera à rendre le processus opérant pour tous et cela contribuera à l’intégration. Nous devons aussi rendre obligatoire le fait de considérer comme primordial l’intérêt des migrants enfants dans la décision concernant leur pays de réinstallation. »

« Je suis très satisfaite par les pas que nous avons accomplis vers l’instauration d’un mécanisme permanent pour situations d’urgence. Nous attendons de la Commission qu’elle propose ce mécanisme aussi vite que possible, en tenant compte tant des dynamiques des situations des États membres que du voisinage de l’UE. »

Birgit Sippel, eurodéputée et porteparole S&D à la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures, a ajouté ceci :

« Au moins au Parlement européen la raison a prévalu sur l’égoïsme national. Nous avons envoyé, de la sorte, un message clair aux États membres : le temps des chicaneries entre nous est terminé. Si nous ne pouvons pas prétendre que ce mécanisme de réinstallation d’urgence constitue une solution au défi migratoire qui attend l'UE sur le long terme, au moins il s'agit d'un début. Nous devons à présent instaurer un mécanisme permanent, fondé sur la solidarité et le partage de responsabilité et adaptable aux éventualités futures. »

« Plus largement, nous devons à présent œuvrer en faveur de l’élaboration d’une politique d'asile européenne authentiquement commune, pour empêcher que la pagaille des derniers mois ne devienne la norme. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans le cadre des règles de Dublin, établies il y a 25 ans dans un contexte très différent ! Nous devons élaborer un nouvel ensemble de règles, pour un système praticable et équitable. Mais nous n’y arriverons qu'en approfondissant la solidarité et la collaboration en Europe. »

Eurodéputés impliqués
Coordinatrice
Allemagne