Mme Kroes, ancienne commissaire européenne en charge du numérique sous l’ère Barroso et qui travaille désormais pour Uber, vient donc de se faire épingler dans l’affaire des Bahamas Leaks.
Elle est restée 9 ans à la tête d’une société des Bahamas sans rien déclarer, avec de forts soupçons de conflit d’intérêts. C’est là une violation totale du code de conduite des commissaires européens. Faut-il rappeler que M. Barroso avait tout fait pour la protéger lors de sa désignation comme commissaire européenne, alors que le Parlement européen soulevait de nombreux cas de risque de conflit d’intérêts ?
Récemment, toute honte bue, Mme Kroes avait eu le culot d’expliquer dans une tribune que « les aides d’État ne sont pas les bons outils pour lutter contre l’évasion fiscale » : elle visait alors Margrethe Vestager, qui venait de condamner Apple à 13 milliards d’euros pour aide d’État illicite.
Il y a ceux qui font, et ceux qui détruisent. Mme Kroes appartient très clairement à la deuxième catégorie. Si Uber tient un tant soit peu à son image de marque, nous ne pouvons que leur suggérer, outre de payer leurs impôts là où ils font leurs profits, de donner congé à Mme Kroes dans les plus brefs délais. Si M. Juncker aime autant l’Europe qu’il le dit, il doit sans délai engager toutes les poursuites possibles contre les cas de pantouflage et de mensonges de M. Barroso et de Mme Kroes.
À eux deux, Mme Kroes et M. Barroso symbolisent la même dérive inacceptable, celle du conflit d’intérêts de responsables politiques, qui passent plus de temps à se servir qu’à servir les citoyens.
Pour leur part, les eurodéputés socialistes et radicaux ont lancé une initiative parlementaire dans le but d’empêcher de tels recrutements indécents, indignes et honteux. Nous demandons aussi que le mandat de la commission d’enquête sur le Panama Leaks soit élargi afin de couvrir ce nouveau scandale. Nous ne pouvons qu’inviter une majorité d’eurodéputés à nous soutenir : ceux qui défendent l’Europe doivent devenir le pire cauchemar de ces sans-gêne !