Le Parlement européen a effectué son check-up annuel de l’espace Schengen – et le diagnostic n’est pas bon.  Ce 7 juillet, le PE votait le rapport annuel sur le fonctionnement de l’espace Schengen, élaboré par l’eurodéputée S&D Tanja Fajon, qui appelle à rétablir et protéger la liberté de circulation au sein de l’UE.

Le texte s’inquiète du fait que les frontières intérieures étaient redevenues la norme dès avant la pandémie. En effet, depuis 2015 des États membres ont rétabli 275 fois des contrôles aux frontières intérieures, alors que cela n’était survenu que 35 fois entre 2006 et 2014. Pendant toute cette période, la Commission s’est abstenue de demander des comptes aux transgresseurs des règles.

Dans ces conditions, le Groupe S&D demande une réforme urgente du code frontières Schengen. Il faut améliorer la coordination des mesures de crise instaurées par les États membres. Les eurodéputés abordent aussi le rôle de Frontex aux frontières extérieures de l’UE et condamnent toute violence, refoulements et violation des droits humains dont les migrants étaient l’objet.

Tanja Fajon, eurodéputée S&D et présidente du groupe de travail sur le contrôle de Schengen, a déclaré ceci :

« Schengen est en péril depuis des années, la pandémie n’a fait qu’aggraver la menace qui pèse sur la liberté de circulation. Les contrôles aux frontières intérieures sont redevenus la norme, aux dépens du droit des personnes à la liberté de circulation. En conséquence, il faut revoir les règles qui régissent l’espace Schengen pour les adapter au but poursuivi.  Le code frontières Schengen doit également être soumis à une révision urgente, si on veut préserver la liberté de circulation d’une mort progressive. En ne respectant pas les règles coulées dans le droit de l’UE, tant la Commission dans son rôle de gardienne des traités, que les gouvernements en tant que signataires des traités, manquent à leur devoir envers les citoyens de l’UE. Nous voulons que la Commission use de son pouvoir pour garantir la liberté de circulation, et qu’elle demande des comptes aux États membres qui violent ce code. Le Parlement européen doit jouer un rôle plus important dans la protection de l’intégrité de l’espace Schengen, chéri par les citoyens de l’UE. »

Birgit Sippel, eurodéputée et porteparole S&D pour la justice et les affaires intérieures, a ajouté ce qui suit :

« Il ne faut pas être un expert pour constater que tant la Commission que les États membres n’ont pas défendu, ces dernières années, les voyages sans frontières au sein de l’UE. Si la pandémie a accentué des problématiques comme l’absence de coordination des ripostes des gouvernements de l’UE, certains problèmes étaient déjà profondément enracinés longtemps avant cette crise. Nous sommes donc prêts à réviser les règles, afin de protéger l’espace Schengen contre l’inconstance des gouvernements. »

« Par ailleurs et en matière des frontières extérieures de l’UE, le rapport condamne avec raison la violence, les refoulements et les violations des droits humains dont les migrants sont l’objet. L’implication présumée de Frontex dans les refoulements démontre la nécessité d’un renforcement drastique de la surveillance publique des actions de cette agence. Sous sa direction actuelle, les mécanismes de rapports internes n’ont pas protégé les droits fondamentaux, ni les personnes vulnérables en quête de protection internationale. Cela doit changer : dans cette optique, il est clair que Frontex a besoin de nouveaux dirigeants. »

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