Lors de la plénière de ce 14 novembre, des membres du Parlement européen ont affirmé leur solidarité avec les 400 personnes licenciées en Wallonie par Carrefour Belgique. Le budget de l’UE doit soutenir ces personnes, en dépit du refus de cette aide par le Conseil de l’UE.

Dans le même esprit, des eurodéputés soutenaient la proposition d’appliquer l'aide du Fond européen d'ajustement à la mondialisation à 300 jeunes chômeurs de la même région, moyennant un montant total de 1,6 millions d’euros.

Eider Gardiazabal, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour le budget, a déclaré ceci :

« Cette décision du Conseil est scandaleuse et inacceptable ! Nous avons un devoir envers ces personnes, et nous disposons des moyens pour les compenser et les enrôler dans des cours et formations qui leur permettront de se réintégrer au marché du travail.

« Tant en commission des budgets qu’en plénière, les eurodéputés ont voté pour la mobilisation de 1,6 millions d’euros à cet effet. Étant donné toutefois le rejet par le Conseil de la proposition de la Commission, la question sera à présent discutée en trilogue entre le Parlement, la Commission et le Conseil. Une chose est sûre : nous continuerons à nous battre pour les droits des travailleurs ! »

 Nils Ušakovs, eurodéputé et négociateur de ce dossier pour le Groupe S&D, a ajouté ce qui suit :

« La situation créée par Carrefour Belgique a un effet très négatif sur l’emploi et, par conséquent, sur l'économie de la région wallonne. La pénurie d’emplois dans la région, le taux de chômage plutôt élevé et le fait qu’un grand nombre des travailleurs licenciés ont soit plus de 50 ans ou sont très jeunes, rendent encore plus problématique leur réintégration au marché du travail. »

« Par ailleurs, il faut tenir compte des grandes mutations que la mondialisation induit dans le secteur de la vente au détail. Les changements des habitudes de consommation et la numérisation sont susceptibles de produire bientôt de nouvelles redondances. Dans cette optique, le cas de Carrefour Belgique pourrait n’être que le premier d’une longue série. Fermer les yeux sur le phénomène n’est en aucun cas la solution. Il faut agir précocement, et le prochain CFP est le forum approprié pour ce faire. »

Note aux rédacteurs :

* La hausse des ventes en ligne est un facteur important dans la décision de Carrefour Belgique de réduire son personnel en région wallonne.

* La proportion des acheteurs en ligne de l’UE est passée de 47 % à 69 % durant la période 2013-2018.

* Des considérations de prix poussent les consommateurs vers des webshops basés dans des pays hors UE. L’achat en ligne hors UE a un impact majeur sur les ventes des commerces au détail conventionnels de l'UE.

* Les tendances mondiales s’appliquent aussi à la Belgique. En effet, 67 % des Belges ont effectué des achats en ligne en 2018, alors qu’ils n’étaient que 46 % en 2012. Soit une hausse de 21 % en six ans. Parmi ces acheteurs belges en ligne, 44 % le font sur base mensuelle et 9 % sur base hebdomadaire. 42 % d’entre eux y consacrent un budget mensuel moyen supérieur à 150 euros. Et 39 % des acheteurs belges en ligne déclarent qu’ils y consacreront plus ou beaucoup plus en 2019 que l’année précédente. Pour la moitié des répondants, il n’est pas important que le webshop soit belge ou non.

* À ce jour, le secteur de la vente au détail a produit 10 demandes au FEM. Deux avaient trait à la mondialisation du commerce et huit à la crise financière et économique mondiale.

Eurodéputés impliqués
Coordinatrice
Espagne
Chef de délégation
Membre
Lettonie
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