Sur initiative des Socialistes & Démocrates, le Parlement européen débattait ce 17 septembre au sujet de la désinformation et des ingérences étrangères dans les processus démocratiques européens et nationaux.

En effet, des preuves continuent à surgir au sujet de tentatives, par des acteurs étatiques et non-étatiques, de saper les systèmes politiques d'États membres et de déstabiliser l'UE en s’ingérant dans les élections. Dans ces conditions, le Groupe S&D propose la mise en place d’une commission parlementaire spéciale, afin de faire face à cette problématique absolument prioritaire. Le Groupe exhorte les autres formations politiques à se joindre à son combat en faveur de la démocratie, et à soutenir la résolution en la matière, qui sera soumise au vote en octobre. 

Kati Piri, eurodéputée et viceprésidente S&D, membre de la commission Affaires étrangères du PE, a déclaré ceci :

« Ces dernières années, des millions d’Européens ont été exposés à des campagnes massives de désinformation, orchestrées à l’étranger à l’occasion d’élections. Cela a pris la forme de cyberattaques sans précédent, ainsi que de violations ou de contournements de règles électorales cruciales concernant le financement des partis par des pays tiers. Dernier exemple en date : le projet de financement de la Ligue de Matteo Salvini par des acteurs russes, dévoilé par les médias en juillet dernier. Cependant, le cas Russie-Italie est très loin d’être le seul. »

« Nous devons mettre en lumière tous les cas d’ingérence et toutes les tactiques de propagande étrangères, pour que les gens se rendent compte de la réalité des choses. Il faut apporter des réponses effectives à ces manœuvres, afin d’éviter que les électeurs européens les subissent à nouveau lors de prochaines élections.  Voilà pourquoi je suis fière que mon groupe ait pris l'initiative en la matière et propose la création d'une commission parlementaire spéciale. Celle-ci devra être chargée d’une enquête approfondie sur les ingérences et les campagnes de désinformation étrangères. Nous devons agir maintenant, pour préserver l’intégrité de la démocratie européenne, garante permanente d’élections libres et équitables. »

Claude Moraes, eurodéputé et viceprésident S&D, membre de la commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures, a ajouté ce qui suit :

« Les élections européennes du début de cette année ont montré que nous restons vulnérables aux manipulations financées par des sources étrangères et rendues possibles par la faiblesse de notre règlementation. Nous avons constaté des ingérences dans le référendum du Brexit ainsi que l’impact du scandale Cambridge Analytica sur les résultats de celui-ci. »

« Dans ces conditions, il est clair que l’UE doit réformer d’urgence ses lois électorales. L’Union doit aussi intervenir plus durement à l’échelle européenne pour défendre les élections contre l’ingérence et la manipulation étrangères. Or, les États membres ne peuvent pas répondre isolément à ces menaces, et l’autorégulation du secteur privé ne résout pas tout. »

« Pour gagner cette bataille, nous demandons donc des gardefous électoraux en ligne et hors ligne. Il s’agit, entre autres, d'une réglementation de la transparence, de la limitation des dépenses, du respect des périodes de silence, d’égalité de traitement des candidats, d’interdiction du profilage à des fins électorales, de l’étiquetage des contenus diffusés par des bots, et de la suppression des comptes factices. »

Contact(s) presse S&D