Une réunion de l'Eurogroupe est prévue ce 15 mars, et celle du Conseil Ecofin aura lieu le 16 mars. Les ministres ont prévu d’y discuter de la riposte budgétaire de l’UE à la pandémie de COVID-19. Dans cette perspective, les Socialistes & Démocrates au Parlement européen réitéraient leur appel au maintien en vigueur de la clause dérogatoire générale – au moins jusqu’au retour des niveaux macroéconomiques d’avant la crise. De plus, ils insistent sur la nécessité d’affecter la Facilité pour la reprise et la résilience aux transitions verte et numérique, dans l’optique d’un progrès social pour tous. Enfin, le Groupe S&D appelle les ministres de l'UE à exploiter la fenêtre d'opportunité présente pour adapter l'architecture budgétaire de l'UE aux nouvelles réalités. Dans ce contexte, la publication ce 15 mars, du projet de rapport sur la réforme du cadre de gouvernance macroéconomique, élaboré par l’eurodéputée S&D Margarida Marques, est une contribution au débat sur l’avenir du Pacte de stabilité et de croissance.

Biljana Borzan, viceprésidente S&D pour une économie au service de tous, a déclaré ceci :

« Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les gouvernements de l’UE ont réussi à coordonner leurs ripostes budgétaires afin de maintenir à flot leurs économies. Dans un contexte où l’UE se focalise de plus en plus sur des mesures pour doper la croissance et sur le soutien aux secteurs durement touchés comme le tourisme, il faut poursuivre cette collaboration étroite. À présent, les ministres discutent des plans de relance nationaux relatifs aux 672 500 millions d’euros de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR). Nous leur rappelons que ces plans doivent présenter une dimension sociale forte, destinée à répondre à l’urgence sociale provoquée par la crise du COVID-19. Principal programme d’investissement des prochaines années, le FRR nous donne l'occasion unique de progresser dans l’écologisation et la numérisation de l’économie, sans laisser quiconque sur la touche. Il faut saisir cette occasion. »

Jonás Fernández, eurodéputé et porteparole S&D pour les affaires économiques et monétaires, a ajouté ce qui suit :

« Nous appelons les ministres des Finances de l’UE à suivre les recommandations du commissaire Gentiloni, et à maintenir en vigueur la clause dérogatoire générale. En effet, dans ce contexte où la pandémie continue à détruire des vies et des moyens d'existence, nous nous trouvons toujours dans la phase de riposte ‘Quoi qu’il en coûte’. L’UE, la BCE et les gouvernements ont fait des efforts historiques pour éviter l’effondrement des ménages, des entreprises, et de l’économie en général. Il ne faut pas mettre en danger tout ce que nous avons accompli ensemble, en tombant à présent dans le piège tendu par les faucons budgétaires, qui demandent de manière irréfléchie et intempestive l'application stricte des règles budgétaires de l’UE. Tant que l’Europe n'aura pas retrouvé les niveaux macroéconomiques d’avant la crise, il ne faut même pas rêver au resserrement des règles budgétaires et monétaires. Au contraire, les efforts doivent s’orienter aujourd’hui vers l’adaptation des règles budgétaires actuelles, rendues obsolètes par la crise du COVID-19. »

Margarida Marques, eurodéputée S&D et autrice d’un rapport parlementaire sur la réforme du cadre macroéconomique, a précisé les points suivants :

« Une fenêtre d’opportunité s’est ouverte pour adapter l’architecture budgétaire de l’UE aux impératifs de l’avenir. Car le monde a évolué drastiquement depuis la définition des critères de Maastricht. Mais au cours de la dernière décennie, les règles relatives à la dette et aux déficits ont cessé d’être des instruments pour devenir des objectifs.  La crise du COVID-19, en particulier, démontre à quel point il est impératif de rénover le cadre budgétaire. Il s’agit de favoriser la croissance et la stabilisation cyclique, et de protéger les investissements sociaux et durables. En conséquence, l’Union a besoin de règles précises, transparentes, simples, souples et exécutoires, intégrées à un cadre démocratique crédible. Il faut donc réviser les règles budgétaires avant de les réactiver. Dans cet esprit, mon rapport vise à contribuer à l'élaboration d’une conception commune, au sein du Parlement européen, du cadre de la future gouvernance économique de l’UE. »

Note aux rédacteurs :

Les réunions des ministres européens de l’Euro, des Finances et de l’Économie se tiennent dans la foulée des recommandations émises le 8 mars par la Commission. La décision officielle des ministres des Finances de l’UE au sujet de la prolongation de la clause dérogatoire générale est attendue en mai ou en juin. Le projet de rapport parlementaire sur la réforme de la gouvernance macroéconomique se trouve ici. En juillet, le Parlement européen se prononcera à son tour, en plénière.

Eurodéputés impliqués
Cheffe de délégation
Viceprésidente
Croatie
Coordinateur
Espagne
Membre
Portugal
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