Ce 2 avril, la commission Agriculture du Parlement européen adoptait le règlement relatif aux plans stratégiques relevant de la politique agricole commune (PAC). Dans la foulée, le Groupe S&D a souligné les lacunes de ce projet de rapport soutenu par une majorité conservatrice-libérale. En effet, ce texte fait preuve d’encore moins d’ambition en matière de durabilité et d’environnement que la proposition originale de la Commission.

 

Maria Noichl, eurodéputée S&D et rapporteuse fictive pour le règlement relatif aux plans stratégiques de la politique agricole commune, a déclaré ceci :

« Avancée par un commissaire conservateur, cette proposition a encore été aggravée en commission Agriculture par une majorité conservatrice-libérale, en dépit des efforts déployés par notre Groupe et d’autres, durant les semaines de négociation, pour la rendre plus progressiste. »

« Nous avons réussi à façonner des compromis sur plus de cent articles. Le résultat final d’une série de points clés reste toutefois insatisfaisant, en particulier en ce qui concerne les récompenses aux agriculteurs qui passent à des modes de production plus durables et qui produisent plus de biens publics. Pour nous, les choses sont claires : les citoyens veulent voir l’agriculture européenne changer ; ils veulent une PAC plus durable et respectueuse des animaux, productrice de biens publics payés par l’argent des contribuables. »

« Malheureusement, le PPE et l’ADLE voient les choses différemment. Ces Groupes ont œuvré pour saper les obligations environnementales des agriculteurs. Le texte actuel ne répond même pas aux attentes environnementales de la Commission européenne. »

« Le Groupe S&D a indiqué clairement que pour les rendre plus équitables, il faut abaisser le plafond des paiements de base, effectués sans contrôle des besoins économiques des bénéficiaires. Le Groupe veut s’assurer que l’argent public aille à ceux qui en ont besoin, et qu’il servira d’incitant à la production de biens publics. »

« Nous demandions l’augmentation des fonds prévus pour les mesures de soutien à la production des biens public, comme les programmes écologiques – mais le PPE et le CRE sont restés indifférents à cette demande. »

 

Nicola Caputo, eurodéputé et coordinateur en commission Agriculture, a ajouté ce qui suit :

« La nouvelle PAC doit se focaliser sur les petits producteurs durables et encourager les jeunes agriculteurs à s’engager dans la profession. Voilà ce que doivent être nos priorités. »

« En effet, les petites exploitations meurent tandis que les grandes continuent à grandir et que l’UE a perdu environ 30 % de ses exploitations depuis 2003. La disparition d’un si grand nombre d’exploitations signifie qu’à l’heure actuelle, une part stupéfiante de 72 % des produits animaux européens provient des exploitations agricoles les plus grandes et les plus destructrices d’environnement. La PAC a accompagné cette tendance. Or, le Groupe S&D a tenté, dans le cadre de la réforme de la PAC, de renverser la tendance favorable au modèle agricole industriel et intensif voulu par le PPE et le CRE. Nous avons entre autres proposé de plafonner à 60 000 euros les subventions aux grandes exploitations, et de redistribuer les économies ainsi réalisées aux exploitations plus modestes. »

« Dans un premier temps, l’idée d’avoir plus d’influence à l’échelon national à travers les plans nationaux peut séduire les gouvernements ; à long terme cependant, l’érosion de l’approche commune ne peut que porter préjudice à l’agriculture européenne en général, en raison de l’absence d’un cadre commun précis. Il incombera au Parlement européen de préserver cette nature commune lors des négociations à venir. Les membres du prochain parlement participeront aux futures négociations de ce dossier, et nous y participerons pleinement pour représenter l’approche progressiste de cette assemblée. »

Eurodéputés impliqués
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Allemagne
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