Les ministres de la Justice et des Affaires intérieures des États membres de l’UE se sont rencontrés à Luxembourg, ces 7 et 8 octobre, pour discuter de la situation des migrations. Pendant ce temps, au moins treize personnes perdaient la vie en tentant de rejoindre l’Europe. Dans ce contexte, le Groupe S&D demande aux États membres de prendre des mesures pour éviter les morts tragiques et absurdes en Méditerranée, et pour instituer un système de répartition fondé sur la solidarité.

Les eurodéputés S&D regrettent que les États membres se soient avérés incapables de réaliser un quelconque progrès réel sur l’instauration minimale d’un mécanisme provisoire relatif au débarquement en Méditerranée centrale – sans même parler du lancement de discussions sur des solutions plus équitables, permanentes et durables, qui incluraient les migrants économiques.

L’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU indique que depuis 2014, au moins 18 000 personnes auraient perdu la vie dans des tentatives de traverser la Méditerranée. Ces chiffres illustrent la nécessité de prendre des mesures immédiates, et de mettre en œuvre une réforme globale pour renforcer les opérations de recherche et de secours, et pour répartir les migrants en fonction d’une solidarité à l’échelle de l’UE.

Claude Moraes, viceprésident du Groupe S&D pour les démocraties résilientes et les droits fondamentaux, a déclaré ceci :

« Six ans après la tragédie de Lampedusa, nous continuons à voir aux nouvelles les images tragiques de jeunes enfants, de femmes et d’hommes noyés en mer. Or, le Conseil Justice et Affaires intérieures de l’UE, réuni hier, avait l’occasion de faire la différence – mais une fois de plus, les ministres s’en sont avérés incapables. »

« Tant que des femmes et des enfants se noieront en Méditerranée, l’UE doit d’urgence mettre en œuvre une approche plus prévisible et durable de la recherche et du secours. Cette responsabilité incombe avant tout aux États et n'aurait pas dû être sous-traitée aux acteurs humanitaires, qui ont pris l’initiative d’intervenir, ces dernières années. L’UE doit agir avec responsabilité et remplir ses obligations humanitaires en Méditerranée. »

« Tout arrangement conçu pour garantir la sécurité des personnes en détresse en mer et qui leur trouverait un port de débarquement sûr, même s’il ne reposait que sur la participation d’un nombre restreint d’États membres, constituerait déjà un premier pas important. Cependant, cela ne remplacera pas la nécessité de réformer en profondeur le système du droit d’asile européen et en particulier la règle de Dublin. Il faut instaurer les principes de solidarité obligatoire et de partage des responsabilités, seules solutions viables à long terme. »

Birgit Sippel, eurodéputée et coordinatrice S&D en commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures, a ajouté ce qui suit :

« La situation au sein du Conseil est inacceptable. Une fois de plus, nous constatons l’incapacité des États membres à s’accorder sur un quelconque mécanisme de répartition, ni même de mesures temporaires. Cet échec du Conseil est d’autant plus déplorable que comparé aux autres routes, la discussion ne portait que sur une fraction des migrants atteignant l’UE. »

« Il faut d’urgence transformer ce chapitre sombre des politiques d’asile et de migration de l’UE en tournant positif.  Il faut élaborer une solution à l’échelle de l’UE, qui soutienne également les autres pays des frontières extérieures comme la Grèce, Chypre ou l’Espagne. »

« Le sauvetage de vies est une obligation morale et légale. Au lieu de criminaliser les ONG ou de bloquer leurs navires, nous devrions applaudir leur courage et la bravoure de leurs efforts. Cependant, cette tâche immense ne doit pas reposer sur les seules épaules des ONG, elle doit être prise en charge par les pouvoirs publics. L’instauration de voies d’accès sûres et légales est le meilleur moyen de sauver des vies. Le soutien sans réserve des opérations d’évacuation menées par le HCR en Lybie serait déjà un grand pas dans la bonne direction. »

« Mais hier nous avons constaté qu’est à l’œuvre au sein du Conseil le même blocage que celui qui sévit depuis des années concernant la réforme du régime d'asile européen commun. »

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