Sur initiative des Socialistes & Démocrates, le Parlement européen adoptait la semaine passée la législation sur le climat, qui prévoit une réduction ambitieuse des émissions de 60 % à l’horizon 2030.  Ce 15 octobre, le Parlement européen tiendra un vote crucial sur le financement de la transition vers une société et une économie durables. Les S&D se sont battus pour placer le Green Deal au cœur du programme de travail de la nouvelle Commission. Aujourd’hui, ils luttent pour doter ce programme d’un financement suffisant, durable et social.

Paul Tang, eurodéputé et auteur du rapport sur la finance durable, a déclaré ceci :

« Ce n’est qu’en mobilisant tous les fonds privés et publics disponibles pour la transition vers une société sans carbone que nous pourrons lutter contre l'urgence climatique et réduire de 60 % nos émissions au cours des dix prochaines années. »

« À cet effet, il faut mettre fin à l’écoblanchiment des investissements, tant privés que publics. Tous doivent se référer à la taxonomie verte de l’UE, pour démontrer l’authenticité de leurs prétentions écologiques. La mise en œuvre d’un test robuste relatif à la nature non significativement préjudiciable de l'activité doit garantir la non affectation du moindre euro d’argent public (y compris des fonds de relance de l’UE de l’après-COVID-19) à des activités nuisibles pour les gens et la planète. »

« Il est certain que le fait de fournir aux investisseurs des données fiables encouragera les investissements durables. Parallèlement, il faut non seulement décourager mais aussi éliminer progressivement et complètement les investissements non durables. Dans le même esprit, nous demandons que les banques centrales cessent de prêter aux pollueurs, qui empoisonnent la planète et menacent la stabilité de l'économie. »

« Pour réaliser nos objectifs climatiques, il faut renforcer la durabilité autant de nos revenus que de nos dépenses. En conséquence, nous demandons l’instauration d’une fiscalité verte à l’échelle nationale et européenne, pour faire payer les pollueurs. De même, il faut réprimer l’évitement fiscal et la fraude fiscale, afin de récupérer l’argent qui appartient de droit à la société. Cet argent doit servir à nous assurer à tous un avenir meilleur et plus durable. »

Pierre Larrouturou, eurodéputé et négociateur S&D pour ce rapport, a ajouté ce qui suit :

« Avec ce rapport, les eurodéputés placent les chefs d’État devant leurs responsabilités : est-ce que le Green Deal, la législation sur le climat ne sont que des promesses creuses ? Une forme d’écoblanchiment ? Ou bien allons-nous nous doter des moyens de financer nos ambitions climatiques ? »

« La première solution est celle de la taxe sur la spéculation, et nous allons devoir nous prononcer à son sujet dans les semaines qui viennent. D’après ce rapport, cette taxe peut générer le revenu le plus élevé, à savoir près de 57 milliards par an. »

« Or, le rapport rappelle que d’après la Commission européenne, il faut dépenser au moins 660 milliards d’euros par an pour réaliser les objectifs du Green Deal. Notre responsabilité consiste à indiquer les moyens de trouver ces milliards, privés et publics, tant au niveau européen que national. Les eurodéputés prennent leur responsabilité et proposent des solutions concrètes pour trouver ces 660 milliards d’euros : arrêter les subventions et investissements dans les carburants fossiles ; rentabiliser l’usage des milliards créés par la Banque centrale européenne ; et plus urgent encore, instaurer un vrai budget climat européen, alimenté par un panier de nouvelles ressources, à commencer par la taxe sur les transactions financières, qui est une taxe sur la spéculation. À présent, il incombe aux chefs d’État d’assumer leurs responsabilités lors des négociations du prochain budget septennal de l’Union. »

« Le regard des avocats du climat du monde entier est tourné vers l’Europe : va-t-elle réussir son Green Deal ? Nous n’avons pas droit à l’échec. Rien ne serait pire qu’un Green Deal sans financement : ce serait un écoblanchiment de plus. Dans 7 ans, il sera trop tard pour agir. Les jeunes mobilisés pour le climat nous haïront – et ils auront raison. »

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