Turquie : la loi d’abolition de l’immunité parlementaire de certains députés inquiète gravement le Groupe S&D, dénonce Pittella

Le vote qui doit intervenir ce 20 mai au parlement turc au sujet de l’abolition de l’immunité parlementaire de près d’un quart des députés du pays inquiète gravement le Groupe S&D.
 
Le président du Groupe S&D Gianni Pittella a déclaré ceci :
 
« Cette proposition, qui viole la constitution turque, nous inquiète gravement. Elle vise clairement les membres du parti d’opposition HDP. En effet, si cette proposition de loi est adoptée par la Grande Assemblée nationale turque, 50 députés du HDP seront poursuivis au titre de ‘soutien au terrorisme’. Cette violation claire de leurs droits parlementaires est conçue pour éliminer l’opposition. Elle ne pourra qu’aggraver le conflit en mettant fin au dialogue démocratique. »
 
« Or, réduire au silence pour des déclarations politiques des députés élus démocratiquement va à l’encontre de tous les principes démocratiques. Si les autorités turques poursuivent sur la lancée et dépossèdent des députés de leur mandat, la polarisation déjà profonde de la société turque s'aggravera encore et le conflit dans le sud-est du pays s’enflammera d’autant plus. Dans la même optique, nous sommes déçus par le soutien apporté à cette loi par d’autres partis d’opposition. »
 
« De plus, le Groupe S&D appelle toutes les parties impliquées dans le conflit dans le sud-est de la Turquie à mettre fin à la violence et relancer les négociations de paix. »
 
« Par ailleurs, une telle décision de la Grande Assemblée aggraverait les inquiétudes au sujet de la démocratie en Turquie. Celle-ci est déjà durement touchée par le bâillonnement de la presse libre, l’absence de liberté d'expression et les nouvelles lois autoritaires soi-disant antiterroristes. La Turquie n’a jamais été aussi éloignée qu’aujourd’hui de l’adhésion à l’UE. »

« Enfin, nous soutenons pleinement la position du Parlement européen : aussi longtemps que la Turquie ne remplit pas toutes les conditions en souffrance, nous ne commencerons pas à travailler sur une législation autorisant la libéralisation du régime des visas pour ce pays. »