Stop au massacre de civils au Yémen !

Sur initiative du Groupe S&D, le Parlement européen débattait ce 2 octobre sur la guerre par procuration qui se déroule au Yémen. En effet, celle-ci a déjà causé la mort de milliers de civils et menace de famine la population du pays. Dans ce contexte, les S&D demandent aux deux parties de cesser de cibler les civils. De plus, ils appellent la communauté internationale, États membres compris, à arrêter l’exportation d’armes vers les combattants de cette guerre brutale.

Depuis plus de trois ans, le Yémen, pays le plus pauvre du monde arabe, est laminé par une guerre sanglante entre d’une part les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, et de l’autre la coalition Arabie saoudite – Émirats – gouvernement internationalement reconnu du Yémen. Le rapport présenté récemment par des experts de l'ONU accuse les deux côtés de violations de droits de l'homme et d’éventuels crimes de guerre. Le texte ajoute toutefois que les frappes aériennes menées par la coalition saoudienne constituent la principale cause de victimes civiles.

 

Victor Boştinaru, viceprésident S&D responsable des affaires étrangères, a déclaré ceci :

« Il est malheureux que nous devions encore et toujours rappeler à la communauté internationale la situation humanitaire tragique du Yémen. En effet, les yéménites meurent chaque jour sous les attaques aériennes et les bombardements aveugles de nos soi-disant partenaires économiques. Or, ce conflit brutal, sanglant et de longue durée est sur le point de s'aggraver encore, étant donné la poursuite des attaques et des blocus contre les civils. Ainsi, 17 millions de personnes souffrent d’une absence quasi-totale d’aide médicale et sont menacés par la famine. »

« Dans ces conditions, nous appelons l’UE et l’ensemble des acteurs internationaux concernés à faire pression sur la coalition pour empêcher toute nouvelle attaque et pour permettre à l’aide humanitaire d’accéder à tous ceux qui en ont besoin. Les deux parties au conflit doivent garantir un cessez-le-feu, qui permettrait le lancement de négociations politiques. Car seule une solution politique peut aider le Yémen à recouvrer une certaine stabilité. Enfin, nous demandons explicitement l’interdiction immédiate de l’exportation d’armes. En effet, nous savons que certains États membres de l’UE exportent des armements très sophistiqués vers les pays du Golfe, y compris l’Arabie saoudite. Or, l’exportation d’armes vers les acteurs de ce conflit ne peut qu’alimenter cette guerre tragique et inacceptable, au risque de déstabiliser toute la région. »

 

Antonio Panzeri, eurodéputé S&D et président de la sous-commission Droits de l'homme du PE, a ajouté ce qui suit :

« Ce grave conflit au Yémen se poursuit depuis des années et ne semble intéresser personne. Or, il suffit de regarder une carte pour se rendre compte de l’importance stratégique du Yémen, et pour comprendre que cette sale guerre est manipulée par des intérêts lointains. Qu’il s’agisse des États-Unis et leur allié saoudien, d’un côté, ou de l’Iran, de l’autre, les seuls gagnants sont les marchands d’armes d’un peu partout dans le monde. Ces intérêts condamnent la quasi-totalité de la population du Yémen à la dépendance de l’aide humanitaire. La faim et les épidémies sont utilisées comme armes de siège, ce qui s’apparente à des crimes de guerre. »

« En conséquence, nous devons briser le silence et l’indifférence qui entourent cette situation. L’UE et sa Haute Représentante pour les Affaires étrangères et la politique de Sécurité doivent faire preuve d’une appréciation politique claire. Ils doivent rappeler haut et fort les responsabilités de la coalition dirigée par le gouvernement saoudien et dénoncer le rôle de tireur de ficelles du conflit joué par celui-ci. »

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