Ce 25 octobre, le Parlement européen adoptait un rapport sur la protection des droits fondamentaux des Roms au sein de l’UE. Qualifiant le racisme antigitan de problématique horizontale, le rapport demande une série de politiques allant de mesures de déségrégation dans les services publics à la surveillance des programmes antidiscriminatoires. Ambitieux, ce texte constitue une condamnation ferme de la situation calamiteuse des Roms en Europe, ainsi qu’un appel à l’action adressé à la Commission et aux États membres.

 

Soraya Post, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les questions concernant les Roms, autrice du rapport, a déclaré ceci :

« Les Roms sont privés de droits de l’homme et discriminés depuis 800 ans. Le racisme antigitan est une forme particulière de racisme, dont on constate les effets à tous les niveaux de la société européenne. De plus, 80 % des parents roms courent le risque de pauvreté, ainsi que leurs enfants dont 47 % n'ont pas eu d’instruction élémentaire. Un tiers des ménages roms vivent sans eau courante et sans accès à des w.-c., douches ou salle de bains à l’intérieur de leur logement. Cette situation se transpose à l’âge adulte : 63 % des jeunes Roms étaient sans emploi, sans enseignement ou sans formation en 2016, alors que la moyenne de l’UE est de 12 %. Il s’agit d’une réalité intolérable en Europe – et celle-ci peut faire plus pour l’améliorer. »

« Afin de pouvoir élaborer une confiance mutuelle, nous avons demandé avec force que les États membres et la Commission mettent en place des commissions ‘Vérité et réconciliation’. Il s’agit de reconnaître les persécutions, l’exclusion et la dépossession des Roms à travers les siècles. Les résultats de cette initiative devront faire l’objet d’un Livre blanc officiel. Parallèlement, l’histoire des Roms doit être intégrée aux programmes des écoles. »

« Dans le même esprit, nous demandons aux États membres de condamner et sanctionner les discours de haine à l’encontre des Roms. À la Commission, nous demandons d’élaborer une définition de travail du racisme antigitan, applicable par les États membres. De plus, les États membres doivent garantir clairement l’égalité des Roms devant la loi. Nous ne pouvons tolérer ce racisme et les terribles inégalités qu’il engendre. »