« Pour protéger les valeurs démocratiques et la paix, nous avons besoin d’une nouvelle action internationale commune », estiment les S&D

Ce 17 novembre à Bruxelles, le Groupe S&D au Parlement européen organisait une conférence intitulée « L’Europe en crise : appel pour un nouveau dialogue ». Parmi les participants figuraient des eurodéputés, des députés nationaux et d’autres intervenants de Russie, Géorgie, Moldavie et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. La conférence avait pour but de mettre en lumière la nécessité d’un nouveau dialogue qui porte sur la sécurité, la coopération économique et les droits de l'homme.

Gianni Pittella, chef de file du Groupe des Socialistes & Démocrates au Parlement européen, y est intervenu en ces termes :

« Quarante ans après sa signature, l’esprit de l’accord d’Helsinki est plus actuel que jamais. Nous devons stabiliser les relations de la même manière que nous l’avons fait à l’époque, car il s’agit de rassembler notre monde. »

« Or, les circonstances d’aujourd’hui sont plutôt uniques. Les récents attentats de Paris sont un précipité de la vulnérabilité de notre monde. »

« Dans ces conditions, nous devons faire preuve de la volonté politique requise et relancer le dialogue et la coopération, instaurer une stratégie coordonnée et une action commune afin de protéger la paix, la sécurité, les valeurs démocratiques et les droits de l'homme contre la montée du salafisme, cette idéologie de mort. Toutefois, nous devons être conscients que la montée de Daesh et des groupes extrémistes est une conséquence directe des guerres désastreuses menées par Bush en Afghanistan et en Irak. D’Islamabad au Nigeria, un terrain d’action terroriste s’est développé, qui ne peut être aboli par la seule voie militaire. »

« Or, nous avons le droit et le devoir de défendre la paix et la sécurité mondiale. À cet effet, nous devons agir tous ensemble pour renouveler le sens de la coopération internationale ; pour instaurer un nouveau pacte de sécurité entre puissances du monde, l’UE, les USA, la Russie, les pays arabes et l’Iran. Ce n’est qu’en agissant ainsi que nous pourrons ramener la stabilité au Moyen-Orient et dans le reste du monde. Nous devons réaliser cette stabilité et instaurer la paix, et nous devons offrir aux jeunes générations de l’espoir et des perspectives. »

Knut Fleckenstein, eurodéputé et viceprésident S&D responsable des affaires étrangères, a ajouté ce qui suit :

« L’accord final d’Helsinki est très pertinent aujourd’hui. En effet, à l’époque des grandes tensions entre Est et Ouest, il définissait les principes de la coopération pacifique en Europe, principes qui ont été réaffirmés à la fin de la guerre froide, à Paris en 1990. L’accord final d’Helsinki constitue aussi un modèle de processus dialogique fructueux, qui doit être réinstauré aujourd’hui. »

« Les relations UE-Russie ne peuvent plus se poursuivre comme si de rien n’était. Cette approche n’a abouti qu’à l’échange d’accusations mutuelles. Or, l’Europe doit ranimer l’esprit du processus d’Helsinki. Un esprit de dialogue et de collaboration, qui a produit des contacts forts entre nos peuples, le développement démocratique, la prospérité et la coopération économiques, et le respect des droits de l'homme. »

« Dans cette optique, le Groupe S&D propose trois mesures concrètes pour améliorer la coopération Est-Ouest dans l’esprit d’Helsinki :

1. favoriser la liberté de circulation des personnes à travers l’Europe, en facilitant et libéralisant les régimes des visas ;
2. rayer les députés des listes des personnes visées par les sanctions ;
3. organiser un sommet dès 2016, pour relancer le dialogue d’Helsinki au niveau le plus élevé. »
 
Knut Fleckenstein a conclu sur cette remarque :

« La collaboration porte toujours plus de fruits que l’opposition frontale. C’est ainsi que nous battrons la menace terroriste qui, sinon, se diffusera et s’amplifiera. »