Pour Pittella, la démocratie en Pologne est à la croisée des chemins – il faut agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard

Ce 15 novembre, une vaste majorité du Parlement européen soutenait une résolution concernant l'État de droit et la démocratie en Pologne. Ce texte du PE exhorte le gouvernement polonais à appliquer pleinement les recommandations de la Commission européenne et de la Commission de Venise, afin de résoudre la crise constitutionnelle en cours. À défaut, le PE se verra dans l’obligation de demander le lancement de la procédure de l’article 7 contre le gouvernement polonais.

 

Le président du Groupe S&D Gianni Pittella a déclaré ceci :

« L'UE a fait tout ce qu’elle pouvait pour maintenir le dialogue avec les autorités polonaises. Toutefois, nous ne pouvons jamais abandonner nos valeurs de démocratie et de respect de l’État de droit. De plus, l’Europe ne peut pas être traitée comme un menu à la carte. L’Europe est une communauté de valeurs qui lie chaque État membre. Or, la Pologne et l’histoire polonaise sont un exemple vivant de la nécessité de défendre en permanence la démocratie, l’État de droit et la liberté. Mais le gouvernement polonais actuel bafoue ces principes. »

« M. Kaczyński, premier ministre Szydło, pourquoi agissez-vous ainsi ? Les citoyens polonais ne vous ont pas mandaté pour remettre en question l’indépendance de la Cour constitutionnelle, pour saper le judiciaire ou pour attaquer la liberté des médias. Vos actions marginalisent et isolent la Pologne au sein de l’Europe. Les personnes qui ont voté pour vous n’ont pas voté pour cela. »

« Vous légitimez les instincts les plus dangereux et les plus illibéraux. Ces mêmes instincts poussent l’Europe vers la catastrophe. Nous ne pouvons pas le tolérer, et nous ne le tolérerons pas. À présent, nous devons agir dans l’intérêt de la population polonaise. »

« En conséquence, nous adressons ce message à l’ensemble des citoyens polonais : vous n’êtes pas seuls, nous sommes à vos côtés et vous appartenez à la grande famille européenne. »

 

Josef Weidenholzer, eurodéputé et viceprésident du Groupe S&D, coauteur de la résolution du PE, a ajouté ce qui suit :

« La situation polonaise actuelle nous inquiète profondément. Nous sommes inquiets, en particulier, au sujet de l'appropriation politique du tribunal constitutionnel par les forces au pouvoir, et des tentatives de politisation du judiciaire. Tout cela menace la démocratie, les droits fondamentaux et l’État de droit en Pologne. En conséquence, nous soutenons pleinement les tentatives engagées par la Commission pour résoudre la crise, et nous appelons le gouvernement polonais à dialoguer directement avec la Commission. »

« Aujourd’hui, nous dénonçons les actions de ce gouvernement, et sa prétention à disposer du mandat électoral pour vous retirer les libertés pour lesquelles vous autres Polonais avez si durement combattu. L’UE doit agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. »

 

Bogusław Liberadzki, chef de file de la délégation polonaise du Groupe S&D, a précisé les points suivants :

« L’Union européenne nous apporte la sécurité politique, sociale et économique. Or, la confiscation du judiciaire par le parti au pouvoir en Pologne et les tentatives de restreindre les droits des femmes nous inquiètent profondément. Nous n’acceptons pas la notion de responsabilité collective utilisée par le gouvernement, par exemple pour supprimer leurs pensions à des soldats et des officiers. Dans ces conditions, la tension entre la Commission européenne et le gouvernement polonais monte rapidement. Nous appelons au dialogue et nous demandons au gouvernement polonais de faire marche arrière. Il ne faut pas que la population polonaise paie le prix élevé de cette dispute. »