Pour les S&D, les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE et le plan d'action concernant les réfugiés ne peuvent pas être liés

La commission Affaires étrangères du Parlement européen a adopté, ce 15 mars, le rapport 2015 sur la Turquie élaboré par l’eurodéputée S&D Kati Piri.

Kati Piri, eurodéputée S&D et auteure du rapport en question, a commenté ce vote comme suit :

« Le Parlement européen s’inquiète du ralentissement du rythme des réformes en Turquie. Dans certains domaines clés, comme la liberté d'expression et l’indépendance du judiciaire, il est même question d’une régression très alarmante. »

« Dans ce contexte, nous exprimons les profondes inquiétudes que nous inspirent la violence dans le sud-est de la Turquie. Près de 400 000 personnes ont déjà été chassées de leurs habitations. Si le PE condamne fermement le retour du PKK à la violence, il demande toutefois la relance des négociations concernant le règlement de la question kurde. »

« Par ailleurs, nous louons la Turquie pour le fardeau qu’elle assume en accueillant la plus grande population réfugiée du monde. Nous soulignons l'importance de la Turquie comme partenaire stratégique de l'UE. Dans cette optique, nous estimons que les deux parties ont intérêt à entretenir un dialogue politique plus structuré et plus fréquent sur des thématiques fondamentales. Toutefois, nous pensons que les négociations concernant la migration doivent être découplées des négociations d'adhésion. » 

Richard Howitt, eurodéputé et coordinateur du Groupe S&D pour les affaires étrangères, membre de la commission parlementaire mixte UE-Turquie, a ajouté ceci :
 
« Le vote intervenu aujourd’hui au Parlement européen soutient l’accès sans visa des ressortissants turcs à l’espace Schengen, ainsi que l’ouverture de nouveaux chapitres des négociations d’adhésion, sans établir toutefois de lien avec les négociations concernant la crise des réfugiés. »

 « Ce vote indique clairement que toute proposition de coopération en matière de réfugiés doit être évaluée sur ses mérites propres, et que l’Europe ne peut pas se taire et ne se taira pas au sujet de la régression de la démocratie et des droits de l'homme en Turquie. »