Pour les S&D, la proposition de la Commission est un bon point de départ vers une économie circulaire

Ce 2 décembre, les Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont salué la proposition avancée par la Commission européenne pour lancer la transition vers un modèle économique qui réduit la production de déchets et favorise le réemploi, l’efficacité, la durabilité et le recyclage.

Le Groupe S&D œuvre résolument en faveur d’un changement urgent de paradigme. Il s’agit de passer du modèle linéaire actuel, fondé sur le principe « extraire-fabriquer-jeter », vers une économie circulaire. Le Groupe s’est d’autant plus investi dans cette bataille que lorsque le président de la Commission Jean-Claude Juncker est entré en fonction, il y a un an et demi, l’économie circulaire était sur le point d’être abandonnée.

Kathleen Van Brempt, eurodéputée et viceprésidente S&D chargée de la durabilité, a déclaré ceci :

« Nous autres Socialistes & Démocrates avons réussi à sauver ce projet très important et à obtenir un engagement dans ce sens de la Commission européenne. Aujourd’hui, la Commission tient sa promesse concernant la portée et la date butoir du projet. En effet, l’Europe jette chaque année près de 600 millions de tonnes de déchets qui auraient pu être réutilisés. Il est urgent d'arrêter cette hémorragie et de lancer une vraie transition vers un cycle de production plus éthique, plus efficace et plus intelligent. À cet effet, nous devons limiter la quantité de matières premières vierges qui entrent dans le cycle, ainsi que celle des déchets de fin de vie qui ‘quittent’ le cycle. »

« La proposition est globalement bonne parce qu’elle définit une philosophie et une feuille de route ambitieuses, adossées à une approche globale et pluridisciplinaire. En fait, il ne s’agit pas d’une question environnementale, mais d’une question de changement complet de mentalité, qui favorise la prise de conscience, dans tous les domaines politiques, de la dimension ‘circulaire’ des produits, matières et processus. Cela permettra également d’améliorer la productivité et de créer des emplois. En effet, en réalisant une hausse de productivité de 30 % à l’horizon 2030, on obtiendrait une augmentation de 1 % du PIB de l’Union et la création de plus de 2 millions d’emplois. »

« Nous sommes heureux que la Commission ait intégré un grand nombre des recommandations proposées dans notre exposé de position, comme l’élargissement de l’approche de l’écoconception. Celle-ci devrait en effet aller au-delà de l’énergie et inclure la durabilité, la réparabilité et la recyclabilité. Pourquoi, par exemple, des appareils se détraquent aussitôt finie la période de garantie ? Les consommateurs veulent savoir. Dans cette optique, la volonté de la Commission d’instaurer un programme d’essais indépendant pour détecter les dispositifs ou les conceptions trompeurs est très positive. »

« Toutefois, cette feuille de route ambitieuse doit être accompagnée d'objectifs précis. Notre groupe politique essaiera de constituer un consensus au sein du PE pour adopter ces objectifs et garantir la réalisation de la feuille de route. »

Simona Bonafè, eurodéputée S&D responsable au Parlement européen du paquet relatif aux déchets, a indiqué ceci :

« En présentant le nouveau paquet, la Commission européenne et en particulier son premier viceprésident Frans Timmermans ont respecté leur promesse d'avancer avant la fin de l’année une proposition révisée et plus complète. La Commission a adopté en la matière une approche holistique, qui tient compte de toutes les phases de vie d’un produit. De la sorte, elle met en œuvre le principe du ‘bouclage de la boucle’. Le paquet ne s’occupe plus exclusivement de la manière de disposer des déchets, il montre clairement au secteur industriel comment se recentrer sur une production qui utilise plus efficacement les ressources, qui est plus compétitive et qui tient compte des principes de durabilité, de recyclabilité et de réparabilité. »

« Si le paquet dans son ensemble met en place un cadre ambitieux d’évolution vers une économie circulaire, nous ne pouvons en dire autant de ses objectifs. »

« Nous pensons également que l’objectif de 65 % de recyclage des déchets municipaux à l’horizon 2030 est insuffisant. En effet, la proposition initiale, discutée avec la Commission Barroso en 2014, visait déjà un objectif de 70 %, qui constitue le minimum que nous demanderons au PE de voter. Il n’y a pas non plus d’objectif de réduction des déchets marins, ni d’objectif de réduction des déchets alimentaires, qui ne sont pas des questions environnementales mais éthiques. »

« La présence d’un objectif obligatoire pour les déchetteries et d’exigences minimums en matière de responsabilité élargie des producteurs, constitue un bon point de départ. Le Groupe S&D attend avec impatience les discussions au PE et avec le Conseil pour continuer à élaborer ces points. Il s’agit d’étendre la responsabilité élargie du producteur à d’autres catégories de produits, d’élaborer une nouvelle stratégie pour les plastiques à partir de nouveaux instruments, comme la normalisation des contenus bios et recyclés. Le but étant de doper la demande en matières premières de récupération et matières premières à base bio de grande qualité. »

Eurodéputés impliqués
Viceprésidente
Belgique