Ce 12 décembre, le Parlement européen adoptait son rapport annuel concernant la politique étrangère et de sécurité commune. À cette occasion, les Socialistes & Démocrates ont demandé aux États membres d’instaurer le vote à la majorité qualifiée pour certains domaines de cette politique. Il s’agit d’accélérer les processus de décision et d’éviter les situations de blocage du consensus par un seul pays. Par ailleurs, les S&D ont souligné leur attachement au multilatéralisme et appelé l'Europe à combler le vide laissé par les États-Unis.
 
Knut Fleckenstein, eurodéputé, rapporteur fictif et porteparole S&D pour les affaires étrangères, a déclaré ceci :

« Le rapport annuel concernant la mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) envoie un message précis : il faut répondre aux menaces majeures à l’encontre de la sécurité de l’UE par des actions diplomatiques et concrètes plus fortes et plus promptes. À cette fin, il faut accélérer les processus de décision du Conseil en appliquant à des domaines spécifiques de la PESC le vote à la majorité qualifiée au lieu de la règle de l’unanimité. L’UE doit commencer par renoncer à cette règle dans trois domaines : la position de l’UE sur les questions des droits de l'homme dans le cadre des forums internationaux ; les décisions sur les sanctions ; les missions civiles de l’UE. En effet, il n’y a généralement pas le temps de trouver un dénominateur commun dans ces domaines. »

« À l’heure de la complexité, la coopération multilatérale est la seule façon de répondre aux défis mondiaux. En se retirant d’un ordre mondial réglementé – retrait du traité nucléaire avec l’Iran, du partenariat transpacifique, arrêt du financement de l'UNRWA et autres agences de l’ONU – les USA ont cessé d'être un garant de sécurité pour devenir un risque de sécurité. Il ne peut y avoir qu’une seule réponse à ce défi : l’Europe unie. »

« Par ailleurs, l’efficacité d’une politique étrangère est tributaire d’un dosage judicieux de pouvoir d'influence (soft power) et de pouvoir de contrainte (hard power). Or, le dialogue ouvert, au-delà des différences politiques, est l’élément clé de l’efficacité du pouvoir d'influence. Cependant, nous devons continuer à développer les deux : tant le pouvoir d'influence, que des capacités civiles et militaires suffisantes. »
 
Note aux rédacteurs :

La proposition de la Commission concernant le passage de la règle de l’unanimité au vote à la majorité qualifiée en matière de politique étrangère de l’UE ne requiert pas de révision des traités. Il suffit d’appliquer la clause passerelle (article 48 du Traité de l’UE), qui permet d’étendre le vote à la majorité qualifiée à de nouveaux domaines moyennant l’accord unanime des États membres de l’UE.
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