Gianni Pittella, chef de file du Groupe des Socialistes & Démocrates au Parlement européen, a rencontré, ce 16 février, le premier ministre du Royaume-Uni David Cameron, pour discuter du projet de texte relatif aux relations de ce pays avec l’Union européenne.
 
M. Pittella a déclaré ceci à l’issue de la rencontre :

« Nous avons eu une discussion très ouverte et constructive. J’ai exprimé la volonté sincère de notre Groupe de faire tout ce qui était en son pouvoir pour que le Royaume-Uni reste dans l’UE. En effet, le départ de ce pays aurait des conséquences très négatives, en premier lieu pour les travailleurs et les entreprises britanniques, mais aussi pour l’UE dans son ensemble. Cela créerait un précédent dangereux. »

« Par ailleurs, nous ne devons pas saper les principes et valeurs de l’Europe. J’ai exprimé mes inquiétudes particulières concernant la dimension sociale. En effet, nous ne pouvons accepter aucune forme de discrimination entre travailleurs européens. »

« Au sujet du renforcement permanent de l’Union, l’accord ne doit pas empêcher les pays qui le souhaitent d’aller vers plus d’intégration. Concernant la gouvernance économique, nous ne pouvons pas accepter de dérogation systématique en faveur de la City. De plus, nous devons veiller à ce que le frein de secours ne puisse devenir un outil de discrimination entre citoyens de l’UE. »
« Enfin, j’ai précisé clairement à M. Cameron que le Parlement européen était un acteur crucial en la matière, et non un appareil d’enregistrement. Nous jouerons pleinement notre rôle de colégislateur et nous surveillerons de très près la totalité du processus de mise en œuvre de l’accord final. »

Glenis Willmott, dirigeante de la délégation travailliste britannique au Parlement européen, a ajouté ceci :

« David Cameron a une longue réputation de saboteur de ponts. Par conséquent, sa visite personnelle aura probablement peu d’effet sur le point de vue qu'adoptera le Parlement européen au sujet des propositions. »

« En effet, il existe au sein du Parlement européen une volonté d'aboutir à un accord sur ces sujets, parce que les collègues souhaitent que la Grande Bretagne reste dans l’Union européenne. Cette volonté n’a aucun rapport avec la visite de Cameron à Bruxelles. Le point clé aux yeux des eurodéputés, c’est qu’il est plus avantageux pour la Grande Bretagne d’être dans l’UE et plus avantageux pour l’UE que la Grande Bretagne en fasse partie. »

« Par ailleurs, de nombreux collègues du PE craignaient que les Tories profitent de l’occasion pour s’attaquer aux droits des travailleurs. Or, le travail accompli par les eurodéputés travaillistes et par les syndicats a empêché les conservateurs de saper des droits majeurs en matière d'emploi, comme le congé payé minimum de quatre semaines, le droit au congé parental, ainsi que l’égalité de protection entre travailleurs à temps partiel et à temps plein. »

« Dans ces conditions, ce référendum ne portera pas sur David Cameron ou sur les détails de l’accord quel qu’il soit, il portera sur les vies et l’avenir de millions de travailleurs que notre départ de l’UE affecterait. »

« En termes d’emplois, de sécurité et de droits, il est plus avantageux pour la Grande Bretagne et pour les Britanniques de faire partie de l’UE. Par conséquent, nous ferons campagne pour rester. »