Ce 10 juillet, Paolo De Castro, eurodéputé S&D, présentait en commission Agriculture son projet de rapport sur les pratiques commerciales déloyales dans la chaîne agroalimentaire. Dans la foulée, il a déclaré ceci :

« Cessons de nous laisser intimider par les pratiques commerciales déloyales. Cessons de céder au chantage exercé par une série de grands acteurs sans scrupules sur les producteurs plus faibles et plus petits.  Il est grand temps de mettre fin à ces pratiques en Europe. Et il est temps aussi que les consommateurs européens nous rejoignent dans cette bataille. Ils doivent se rendre compte que chaque pratique commerciale déloyale ne cache pas seulement une menace majeure pour les exploitations et travailleurs agricoles, mais aussi un risque concret pour la qualité alimentaire et, par conséquent, pour leur santé. »

« En effet, qui fera les frais des réductions unilatérales des quantités contractuelles pour les biens périssables, ou bien des paiements en retard pour ces produits périssables, ou même des obligations imposées aux fournisseurs de reprendre les invendus de l’acheteur ? Ce seront les petits agriculteurs ! Coincés par leur poids limité dans la négociation, ils sont susceptibles d’accepter ce chantage et donc d’être obligés de licencier des travailleurs ou de baisser la qualité de leurs produits afin de ne pas faire faillite. »

« Et qui croyez-vous fera les frais, au bout du compte, de toutes ces pratiques commerciales déloyales ? C’est nous! Nous autres consommateurs, qui risquons de trouver dans nos assiettes des aliments de basse qualité et dangereux pour la santé. »

« Attention, ceci n’est pas une chasse aux sorcières dirigée contre une catégorie donnée ou conçue pour défendre un acteur précis. Il s’agit d’une réaction commerciale juste, qui vise à mettre fin à l’effet de cascade et à éviter les pratiques commerciales déloyales, dont les plus faibles de la chaîne agroalimentaire font les frais. »

« Voilà pourquoi nous avons enfin besoin d’un cadre européen légal commun, d’une norme commune minimum de protection dans toute l’UE, susceptible d’harmoniser les plus de 20 différentes réglementations nationales en vigueur, et d'interdire des pratiques commerciales déloyales spécifiques partout en Europe. »

« Dans cet esprit, les S&D soutiennent la proposition de la Commission européenne, qui est à leurs yeux un instrument attendu depuis longtemps. Toutefois, ce texte est insuffisamment ambitieux pour défendre effectivement la position de négociation des producteurs agricoles. En conséquence, nous avons la ferme intention d’en élargir le champ d'application aux fournisseurs de la chaîne agroalimentaire, indépendamment de leur taille ou chiffre d’affaires. Il s’agit d’éviter tout effet négatif – direct ou indirect - sur l'ensemble des petits producteurs Européens et non-Européens. »

« On ne peut plus perdre de temps. C’est maintenant, sous présidence autrichienne, que nous pouvons résoudre le problème et garantir à l’ensemble des agriculteurs des pratiques commerciales équitables, et à nous tous une alimentation saine. »



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