Mise en garde S&D : « Il faut rééquilibrer l’union monétaire et économique. Réformer ou mourir ! »

En prévision de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, prévue en juin, les eurodéputés S&D ont indiqué les réformes à court et long terme qu’ils estiment nécessaires pour achever et rééquilibrer l’union monétaire et économique.

Leur position est détaillée dans un document publié ce 30 avril et intitulé "Completing and rebalancing economic and monetary union - A democratic call".

Maria João Rodrigues, eurodéputée et viceprésidente du Groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, a déclaré ceci :

« L’euro a survécu à sa plus grave crise depuis son introduction. Toutefois, aujourd’hui la zone euro est menacée de fragmentation en raison du déséquilibre croissant entre États membres. Dans ces conditions, les Socialistes & Démocrates sont convaincus que si l’Union européenne n’achève pas son union monétaire et économique, elle ne survivra pas à la prochaine crise financière. »

« Or, la zone euro ne peut se permettre d’attendre la crise suivante pour agir et achever ses réformes. »

« Les failles de la conception initiale de la monnaie unique ont aggravé et prolongé les effets de la crise économique mondiale. Cela a engendré des coûts économiques et des souffrances sociales immenses, et cela a provoqué des tensions politiques entre États membres. »

« Dans ce contexte, nous appelons les chefs d'État et de gouvernement, qui se pencheront sur la question lors de leur réunion de juin, à ne pas ignorer les défis à venir, et à définir une feuille de route pour achever le travail. »

« Car il faut compléter l’union monétaire par une union économique, fiscale et bancaire forte. De plus, ces progrès doivent s’adosser à un renforcement de la légitimité démocratique. »

Voici quelques-unes des propositions clés avancées par le Groupe des Socialistes & Démocrates :

•Accomplir un bond qualitatif majeur dans la démocratisation du processus de décision.
•Renforcer la coordination des politiques économiques et favoriser l'élaboration d'une politique économique de l'UME, à partir d'une approche authentiquement commune de la position budgétaire globale de la zone euro. Il s’agit, en particulier, de tenir correctement compte des effets de la politique budgétaire globale de l’UME sur la demande intérieure de la zone euro et sur ses ressources financières. Cela constitue la condition nécessaire à l’amélioration de l'équilibre des politiques macroéconomiques, afin de mettre en place une gestion appropriée de la demande globale ainsi que des mesures précises de réduction des inégalités sociales et sexuelles.
•Surveiller de manière équilibrée les comptes courants nationaux, afin de gérer tant les déficits que les excédents à l’aide de recommandations spécifiques pour chaque pays, de manière à soutenir la convergence structurelle.
•Établir un calendrier de croissance progressiste, qui combine une hausse notable des investissement avec la réalisation de réformes structurelles socialement équilibrées.
•Instaurer des normes sociales communes ainsi qu’une assiette commune consolidée de l'impôt sur les sociétés, afin d’empêcher la compétition entre pays par un nivellement social et fiscal par le bas.
•Affecter à l’UME une capacité budgétaire propre, adossée à des ressources propres et une capacité d’emprunt à double objectif :
   - développer un instrument sur mesure pour améliorer l’absorption des chocs économiques spécifiques aux pays ;
   - doper l’investissement social pour contribuer à la restauration de la convergence structurelle entre membres de la zone euro durant la phase de sortie de crise.