À la suite d’une initiative des Socialistes & Démocrates, le Parlement européen tient ce 30 janvier un débat sur la Hongrie. En septembre 2018, le PE lançait les procédures de l’article 7 à l’encontre du gouvernement hongrois pour violations de l'État de droit. Cependant, il n’y a pas eu de véritable suivi de la part des États membres. Entretemps, la situation de l’État de droit et de la démocratie a continué à se détériorer en Hongrie. En voici quelques exemples parmi d’autres :

* Fin 2018, le gouvernement d’Orbán obligeait l’université d’Europe centrale de Budapest de transférer ses principales activités à Vienne.

* Sans la moindre procédure consultative, le parlement hongrois adoptait en décembre 2018 des amendements à la loi sur le travail. Ceux-ci sont qualifiés « d'esclavagistes », car ils permettent aux employeurs d'exiger 400 heures de travail supplémentaire par an.

* Une proposition de loi adoptée en décembre 2018 place des tribunaux administratifs sous la supervision du ministre de la Justice. Il s’agit de saturer le système judiciaire d’affidés politiques, au lieu de juges expérimentés et indépendants. Ces tribunaux seront compétents pour des affaires politiques sensibles concernant le gouvernement, actuellement couvertes par le système légal général.

* En novembre 2018, les propriétaires d'une majorité d’organes de presse progouvernementaux hongrois annonçaient la donation de leurs entreprises à la « Fondation de la presse et des médias d’Europe centrale ». Cette initiative met en place un conglomérat de presse géant, progouvernemental et de droite, qui menace le pluralisme.

Josef Weidenholzer, eurodéputé et viceprésident S&D, rapporteur fictif du Groupe S&D pour la Hongrie, a déclaré ceci :

 « Les récents développements en Hongrie montrent qu’Orbán n’a jamais eu l’intention de reculer. Au contraire : à l’ombre du PPE, Orbán poursuit le renforcement par tous les moyens de son règne autocratique. Parallèlement, il continue à déverser son mépris sur l’Union européenne et à chercher à défaire celle-ci. »

« Dans ces conditions, le Conseil européen doit de toute urgence mettre en œuvre la décision du PE de lancer les procédures de l’article 7 contre le gouvernement hongrois. Dans le même esprit, nous réitérons notre demande d’inviter les eurodéputés aux réunions du Conseil consacrées aux procédures de l’article 7. Car le PE devrait pouvoir préciser la proposition dont il est l’auteur. »

« De plus, étant donné nos interrogations sérieuses concernant les nouvelles règles en matière d’heures supplémentaires, nous demandons à la Commission de vérifier la conformité de celles-ci au droit de l'UE, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre les travailleurs hongrois. »

« Les citoyens européens, Hongrois compris, qui se rendront aux urnes en mai, ne doivent pas douter du fait que les institutions de l’UE sont là pour les défendre au cas où leurs libertés démocratiques ou leurs droits sociaux seraient menacés par leurs gouvernements nationaux. »

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