Le Parlement européen a endossé, ce 10 janvier, un accord avec les États membres, qui met fin au transport transfrontalier à l’aide de « mégacamions" ou « gigaliners » d’une longueur de 25 mètres et d’un poids supérieur à 60 tonnes.

Jörg Leichtfried, eurodéputé S&D et principal négociateur du PE, a déclaré ceci :

« La directive adoptée aujourd’hui est beaucoup plus forte que la faible proposition avancée par la Commission. Tant le Parlement que le Conseil européens ont rejeté la tentative de libéraliser encore plus les opérations transfrontières. Cela implique le maintien du texte de la directive actuelle. Il s’agit d’un bon compromis, étant donné la controverse initiale sur ce dossier. Si la situation reste inchangée pour les pays scandinaves, le Royaume-Uni et l’Irlande, cela n’a pas de sens d’adapter l’ensemble des routes européennes à ces camions monstres, qui menacent à la fois la sécurité et l’environnement. »

« En effet, tous les secteurs doivent contribuer à la transition vers une économie durable et une Union de l’Énergie. Or, les poids lourds produisent environ 26 % des émissions de CO2 du transport routier total en Europe, et leur efficacité énergétique n’a quasiment pas progressé au cours des 20 dernières années. Cette directive ne limite pas seulement les dimensions et le poids des camions sur les routes de l’UE, elle favorise également les opérations de transport combiné rail-route ou voie maritime-route par conteneurs normalisés de 45 pieds, et elle encourage la révision des dispositions en vigueur concernant le transport combiné. »

Ismail Ertug, eurodéputé et porte-parole S&D pour les transports, a déclaré ceci :

« Avec cette directive, notre groupe réalise ses objectifs principaux, même si les négociations étaient dures, tant au sein du PE qu’avec les États membres représentés par le Conseil. Mais nous avons obtenu que les 'gigaliners' ne soient pas autorisés à circuler dans toute l’Europe. »

« Ensuite, nous avons défini un cadre qui rend les cabines plus sûres et plus écologiques. Leur aérodynamisme amélioré permettra la réduction des émissions de CO2, et les parebrises plus grands accroîtront le champ de vision des chauffeurs et donc la sécurité. »

« Toutefois, nous regrettons que le Conseil ait insisté à reporter au moins jusqu’en 2020 l’obligation d’installation de ces nouvelles cabines, pour des raisons purement économiques. En effet, ces nouvelles cabines auront une influence majeure sur la réalisation de l’objectif ambitieux de l’UE ‘Vision zéro', de zéro morts sur la route à l'horizon 2050. Au moins, nous avons réussi à contrer les groupes de pression qui voulaient encore plus reporter l’introduction des nouvelles cabines ! »