Les S&D veulent une législation plus ambitieuse en faveur des énergies renouvelables

Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen sont déterminés à réaliser les objectifs de réduction des émissions de l’Union. Celles-ci doivent être au moins inférieures de 40 % aux niveaux de 1990, afin de maintenir la hausse de la température mondiale moyenne nettement en dessous de 2°C. Voilà pourquoi les eurodéputés S&D membres de la commission Environnement se sont opposés, le 23 octobre, à une tentative des conservateurs de réduire l’ambition européenne, à l’occasion d’un vote sur la promotion des énergies provenant de sources renouvelables.

En effet, l’inaction en la matière non seulement accentuerait la dépendance européenne aux importations énergétiques coûteuses, cela mettrait aussi en péril l’engagement de l’UE de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de respecter l’Accord de Paris sur le changement climatique. Dans ce contexte, la commission Environnement a voté l’interdiction de l’huile de palme à l’horizon 2021 et a demandé également la suppression progressive d’autres biocarburants problématiques.

 

Jo Leinen, eurodéputé et porteparole du Groupe S&D pour les sources d’énergies renouvelables en commission Environnement, a déclaré ceci :

« Nous avons besoin d’objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables, ainsi que de gardefous concernant la durabilité. Dans ce contexte, la traduction en objectifs nationaux contraignants de l’assignation à la consommation énergétique d’un objectif d’au moins 35 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030, est le bon signal à donner aux entreprises et investisseurs. Toutefois, jusque-là la Commission européenne et les États membres de l’UE ne plaçaient cette barre qu’à 27 %. »

« De plus, le secteur du transport doit encore beaucoup s’améliorer en la matière. Au cours des prochaines années, il devrait passer aux biocarburants avancés, provenant de déchets et résidus – sans oublier l’électrification. Or, la commission Environnement place l’UE sur la bonne voie pour cette évolution. »

« Parallèlement, l’UE doit changer son approche envers les biocarburants conventionnels. En effet, l’affectation de sols aux biocarburants ne doit pas concurrencer la culture de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux. Et cela ne doit en aucun cas entraîner la déforestation. »

« Par ailleurs, les bioénergies contribuent le plus au chauffage renouvelable. Dans cette optique, je suis déçu que la commission se soit avérée incapable de renforcer les critères de durabilité de l’utilisation de la biomasse. En effet, les groupes conservateurs au Parlement européen ont adopté une approche différente, hautement contestable du point de vue de la protection climatique. Il est probable que la demande en granulés de bois et copeaux de bois pour chauffage augmente. En conséquence, il ne faut pas permettre de brûler un arbre entier pour son énergie. Cependant, on court le risque que la proposition actuelle ne permette pas de garantir une gestion forestière durable. Or, les forêts jouent un rôle significatif en tant que puits de carbone et d’habitat d’importantes espèces animales. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas nous permettre de gâcher cette ressource précieuse – et encore moins de la brûler. Toutefois, on pourrait utiliser des parties limitées, comme les résidus, à des fins énergétiques. Mais la position actuelle dépasse de loin ce principe. »

 

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement, a ajouté ceci :

« Les S&D ont voté pour des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables, et ils ont consacré une attention particulière au secteur du transport. Nous avons résolument soutenu les biocarburants avancés. En effet, ceux-ci peuvent jouer un rôle à long terme dans la décarbonation du transport. Par ailleurs, nous avons souligné le rôle de l’électrification dans le cadre des objectifs à l’horizon 2030. »

« En effet, il ne suffit pas d’évoquer les biocarburants dans la discussion sur le transport propre et l’utilisation des énergies renouvelables dans le transport. Il faut partir de l’idée que l’électrification va y contribuer, y compris lorsqu’il s’agira de réaliser des objectifs plus élevés en matière de renouvelables à l'horizon 2030. »

« Car l’Union aura besoin de grandes quantités de carburants propres pour le transport, étant donné que la demande dans ce secteur augmente sans cesse. Et ces grandes quantités devront respecter des normes de qualité élevées et des critères de durabilité stricts et applicables. »