Les S&D présentent leur conception d’une Europe sociale triple A

Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont défini un programme progressiste fort et ambitieux, qui vise à renforcer la dimension sociale de l’UE. Baptisé « Pour une politique sociale et progressiste européenne, refocalisée sur les gens », le programme a été approuvé le 16 décembre à Strasbourg.

« Alors que le président de la Commission Juncker évoque un ‘triple A social pour l’Europe’, et son désir de devenir le ‘président du dialogue social’, la réalité sociale de millions d’Européens se caractérise par le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale. Cette situation est intolérable à nos yeux. En effet, une Europe non sociale trahit les objectifs fondateurs de l’UE », soulignent les eurodéputés S&D dans leur document.

Ce programme en 17 pages comprend des propositions de renforcement de la dimension sociale de l’union monétaire et économique, des mesures pour s’attaquer au chômage de longue durée et au chômage des jeunes, ainsi que des actions pour renforcer les droits des travailleurs.

Jutta Steinruck, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi et les affaires sociales, a déclaré ceci :
« Le temps du changement, c’est maintenant. Dans cette optique, une union sociale forte et refocalisée sur les gens doit devenir la base de la coopération entre États membres. Elle doit comprendre le respect des droits sociaux fondamentaux, une mobilité équitable, l’amélioration des conditions de vie et de travail ; elle doit être orientée vers la lutte contre le chômage, la pauvreté, les inégalités, l’exclusion sociale et le dumping salarial et fiscal ; et elle doit promouvoir le modèle social fructueux européen, fondé sur une protection sociale forte, des services publics de qualité et le dialogue social. »

Maria João Rodrigues, eurodéputée et viceprésidente S&D pour les affaires économiques et sociales, a ajouté ce qui suit :
« Nous devons nous attaquer à ces problèmes sociaux à l’aide d’instruments plus vigoureux. Dans cette optique, nous devons achever l’UME, y compris dans sa dimension sociale. Nous devons aussi garantir l'attachement de l'UE à de bonnes normes sociales en matière d'accès à l'enseignement et à la formation, ainsi que son attachement à la lutte contre le chômage et pour les droits fondamentaux du travail. »

« Or, jusqu’à présent cet aspect est resté l’enfant pauvre de l’agenda de la Commission. Dans ces conditions, nous courons clairement le risque que les États membres – et ceux de la zone euro en particulier – relancent un nivellement par le bas des normes sociales, afin de rester compétitifs et de tenter de se devancer les uns les autres en la matière. Toutefois, cela ne fera qu'aggraver la crise économique et les difficultés sociales – et nous ne pouvons pas accepter cette tendance. »

Le texte complet concernant la politique sociale européenne est disponible ici