Les S&D obtiennent l’adoption d’objectif ambitieux pour la gestion des déchets – une première étape vers l’économie circulaire

Ce 14 mars à Strasbourg, le Groupe des Socialistes & Démocrates a réussi à faire adopter en plénière des propositions ambitieuses concernant la gestion des déchets. En effet, l’eurodéputée S&D Simona Bonafè a été soutenue par une large majorité du Parlement européen. Elle est l’autrice de quatre rapports concernant la réduction et le recyclage des déchets : directives sur les déchets, les décharges, les emballages ainsi que le recyclage de voitures, piles et équipements électroniques.
Ces directives constituent une première étape importante vers la mise en place d’une économie circulaire.

Simona Bonafé, eurodéputée S&D et rapportrice pour le train de mesures concernant les déchets, a déclaré ceci :

« Le vote d’aujourd’hui est un pas crucial vers l’économie circulaire. En effet, nous voulons passer du modèle linéaire ‘extraire, produire, consommer, jeter’, fondé sur la rotation rapide, vers une économie dont les produits sont conçus pour durer et peuvent être réparés, réutilisés, recyclés et réintégrés à la chaîne de production. Car à l’heure actuelle, de trop nombreux produits sont conçus pour être remplacés dans un délai de deux ou trois ans. À ce rythme, nous aurons besoin en 2050 de trois fois plus de ressources. D’ailleurs, la planète génère dès aujourd’hui moins de ressources que nous en extrayons. Or, l’économie circulaire est la seule solution qui combine durabilité et compétitivité industrielle. »

« En effet, rien qu’en Europe près de 600 millions de tonnes sont jetées, alors qu'elles pourraient être réinvesties dans l'économie. Dans ces conditions, nous demandons que 70 % des déchets soient recyclés à l’horizon 2030. Le rapport adopté aujourd’hui propose de renforcer les systèmes de collectes sélectifs de déchets – nous y avons ajouté les biodéchets et les textiles. Il s’agit d’une condition préalable à la création un marché du recyclage de haut niveau, ainsi qu’à la réalisation des objectifs. Les États membres aux taux de recyclage les plus faibles ne pourront plus bénéficier de dérogations « en blanc » : toute dérogation sera soumise à conditions. »

« Si les décharges sont le moyen le moins cher de se débarrasser des déchets, elles sont aussi les plus nuisibles à l'environnement et à la santé humaine. En conséquence, nous souhaitons limiter progressivement cette méthode : à l’horizon 2030, seulement 5 % des déchets devront aboutir en décharge. Notre objectif est significativement plus ambitieux que les 10 % de la Commission. »

« Par ailleurs, les déchets alimentaires sont particulièrement scandaleux. Or, chaque Européen jette la quantité choquante de 180 kg de nourriture par an. Dans ce contexte, la division par deux des déchets alimentaires, à l’horizon 2030, est non seulement un objectif ambitieux, c’est une obligation éthique. »

Kathleen Van Brempt, eurodéputée et viceprésidente S&D chargée de la durabilité, a ajouté ceci :

« Ce train de mesures renforcé concernant les déchets est encourageant. Particulièrement si on se souvient que la Commission a quasiment fait dérailler le dossier. Ce n’est que la pression du Parlement européen qui a obligé la Commission à abandonner son projet initial de supprimer ce train de mesures de son programme de travail. Dans le même esprit, le fait que nous ayons accru le niveau des ambitions renforce la position du Parlement européen dans le trilogue à venir avec le Conseil. »

« Toutefois, pour boucler la boucle, nos politiques en matière de déchets doivent s’insérer dans une politique orientée économie circulaire et centrée sur le cycle de vie global des produits. »

« En conséquence, le train de mesures concernant les déchets adopté aujourd’hui doit être complété par une politique des produits et de la (re)fabrication. Celle-ci doit préserver les matériaux précieux de grande qualité à l’aide de circuits fermés, et mettre en place, à l'échelle de l'UE, un marché du recyclage de pointe. Le rôle des politiques des déchets consiste à assurer l’approvisionnement en matières premières secondaires et à empêcher la perte de matières précieuses dans des décharges ou incinérateurs. Le rôle des politiques des produits consiste à créer la demande de ces matières recyclables, afin de boucler la boucle des matières, si possible à l’échelle européenne. À cette fin, nous attendons de la Commission des propositions sur les spécifications de produit concernant la réparabilité, la durabilité et la recyclabilité. Elle doit aussi édicter des normes pour les contenus recyclés, qui imposent aux nouveaux produits introduits sur le marché de l’UE une proportion minimum de matières premières secondaires. »


Eurodéputés impliqués
Viceprésidente
Belgique