Les Socialistes & Démocrates de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire du Parlement européen ont voté, ce 19 octobre, en faveur d’une résolution pour l’élimination progressive du glyphosate sur trois ans. Herbicide le plus utilisé du monde, cette substance est un perturbateur endocrinien qui, selon l’Organisation mondiale de la Santé, est aussi potentiellement cancérogène.

 

Actuellement, l’utilisation du glyphosate à l’échelle mondiale est destinée à 76 % à l’agriculture, même s’il est aussi largement appliqué en sylviculture, horticulture et dans les parcs publics. En conséquence, du glyphosate et ses résidus ont été détectés dans l’eau, les sols, des aliments et boissons, des biens non comestibles ainsi que dans l’urine humaine.

 

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement et la santé, a déclaré ce qui suit :

« Le glyphosate est un sujet d’inquiétude pour tous ceux qui, comme nous, mettent la santé publique au premier plan. Or, les données contradictoires sur les effets du glyphosate, plus les graves allégations d’influence de l’industrie sur ces études, ne font que renforcer notre détermination à voir cette substance remplacée par des pesticides moins nocifs. Dans cet esprit, ce parlement a déjà demandé à la Commission de prendre des mesures appropriées. Nous resterons fidèles à notre position tout au long du processus. »

« Aujourd’hui, nous ne sommes pas entrés dans la controverse sur le fait que le lobbying intensif de Monsanto, la multinationale qui a développé le glyphosate, ait ou non influencé la législation. Nous avons plutôt cherché une solution pragmatique pour protéger la santé de nos citoyens. En effet, il faut que les agences de l’UE élaborent des rapports impartiaux et indépendants pour nous aider à prendre des décisions fondées sur des données et des conclusions objectives, sans l’ombre d’un doute sur leur véracité. Or, le scandale révélé par les Monsanto Papers remet gravement en question les conclusions des agences de l’UE et sape leur crédibilité. Cette situation est totalement inacceptable. »

 

Pavel Poc, eurodéputé et porteparole S&D pour ce dossier, a ajouté ceci :

« Il est impossible d’édicter d’un seul coup une interdiction totale du glyphosate. En effet, sa prévalence actuelle placerait les agriculteurs européens dans l’incertitude. Il faut donner à ceux-ci le temps de s’adapter. En conséquence, nous acceptons le renouvellement de la licence pour une période de trois ans. »

« Cependant, nous demandons en parallèle l’interdiction immédiate du glyphosate pour les usages non-professionnels et les utilisations dans les parcs, jardins et plaines de jeux publics. Par ailleurs, le délai de trois ans correspond à la date d’entrée en vigueur de la réforme de la politique agricole commune (PAC), 2020. »