Les S&D entrainent une coalition en faveur du premier accord UE-Cuba de l’histoire

Ce 20 juin en commission Affaires étrangères du PE, les eurodéputés S&D emmenaient une coalition transpartisane pour soutenir le premier accord de l’histoire entre l’UE et Cuba, en dépit des efforts déployés par le PPE pour reporter le vote. Cet accord de dialogue politique et de coopération (ADPC) marquera un tournant dans les relations bilatérales UE-Cuba. Il appelle, entre autres, à la levée de l’embargo étatsunien, accompagnée d'une amélioration radicale de la situation des droits de l’homme dans le pays.

Par ailleurs, l’accord intervient après la décision du président US Donald Trump de durcir l’embargo sur Cuba, d’appliquer un veto au tourisme avec l’île et de rappeler l’ambassadeur étatsunien de La Havane.

Le Parlement européen se prononcera sur ce rapport lors de sa session plénière de juillet à Strasbourg. S’il est adopté, l’accord pourra être appliqué très rapidement en mode provisoire.

 

Elena Valenciano, eurodéputée et viceprésidente du Groupe S&D, autrice du rapport en question, a déclaré ceci:

« La majorité écrasante à laquelle le Parlement européen a adopté aujourd’hui l'ADPC montre l’attachement du PE au dialogue et sa conviction qu’il s’agit de la meilleure façon de faire progresser les relations entre l’UE et Cuba. »

« Cet ADPC est un excellent accord. Je souhaite que tous les accords signés par l’UE avec des pays tiers soient aussi clairs et bien structurés que celui-ci. De plus, cet ADPC est très exigeant en matière de droits de l'homme, à travers un dialogue qui porte déjà ses fruits. »

« Cet accord met fin à 20 ans de distanciement de l’UE par rapport à Cuba, alors que la soi-disant position commune était largement battue en brèche par la réalité des accords et échanges bilatéraux maintenus au fil des ans par les États membres. »

« Par ailleurs, Cuba revêt un grand intérêt stratégique pour l’UE. L’Europe avait besoin de cet accord pour compléter la carte de ces relations avec l’Amérique latine. Cuba n’est plus une exception. »


Knut Fleckenstein, eurodéputé et porteparole du Groupe S&D pour les affaires étrangères, a ajouté ce qui suit :

« Il est grand temps que l’UE renforce ses relations avec Cuba. Cela est d’autant plus important dans le cadre du rétropédalage annoncé par l’administration Trump. L’UE doit adopter cette approche tant pour faciliter les réformes et assurer le respect des droits de l'homme, que pour soutenir Cuba dans ses efforts de développement économique. Car ce n’est qu’à travers la coopération et le dialogue que nous pouvons développer la confiance et récolter les bénéfices d’un rapprochement. »

« Dans le même esprit, nous devons renforcer nos relations avec les citoyens cubains, en particulier avec ceux qui luttent pour les droits civils. Le gouvernement cubain doit comprendre qu’il ne reçoit pas un chèque en blanc : il doit prendre ses responsabilités et aligner sa politique des droits de l'homme sur les normes internationales, et il doit ratifier les conventions de l’ONU en la matière. Pour nous autres Européens, les droits de l'homme ne sont pas négociables. C’est précisément pour cela que nous avons fait en sorte que l’ADPC soit suspendu en cas de violations de ses dispositions concernant les droits de l'homme. »