Les nouvelles règles sur le détachement de travailleurs sont un premier pas attendu depuis trop longtemps, déclarent les S&D

Ce 8 mars, les eurodéputés S&D ont salué la révision des règles concernant le détachement de travailleurs (envoi temporaire de travailleurs dans un autre pays de l’UE que celui de leur embauche). Les S&D estiment qu’il s’agit d’un bon point de départ pour assurer l’équité des conditions qui régissent le marché du travail.

Maria João Rodrigues, eurodéputée et viceprésidente S&D pour les affaires économiques et sociales, a déclaré ceci :

« Les Socialistes & Démocrates se sont battus bec et ongles pour obtenir la révision des règles qui régissent le détachement de travailleurs, suite aux multiples preuves d’abus et de contournements des accords salariaux et des normes salariales. C’était un des éléments qui ont conditionné notre vote en faveur de la Commission Juncker. »

« Nous poursuivrons notre combat durant le processus législatif, afin d’empêcher l’exploitation de travailleurs et garantir l’équité de la concurrence au sein du marché unique. »

Jutta Steinruck, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour l’emploi et les affaires sociales, a ajouté ceci :

« Il est bon de constater que la Commission reconnaisse enfin que la directive relative au détachement de travailleurs pose un problème fondamental en elle-même, et non juste sur le plan de sa mise en œuvre. La pression que nous avons exercée et les interventions des syndicats pendant le weekend, ont permis l’amélioration substantielle et de dernière minute de la proposition de la Commission. Il reste toutefois surprenant que son président Juncker, qui souhaite être le ‘président du dialogue social’, n’ait pas impliqué les partenaires sociaux dès les premiers stades de l’élaboration de cette proposition importante. »

« Par ailleurs, nous saluons l’instauration d’une limite temporelle au détachement de travailleurs. Toutefois, les 24 mois proposés ne sont pas réalistes. En effet, la durée moyenne des détachements est de quatre mois. Par conséquent, il faut ramener la limite à six mois. De plus, il faut aussi s’occuper d’autres problèmes fondamentaux, comme l’échange constant de travailleurs détachés et les entreprises ‘boîte aux lettres’. »

« Nous estimons également non négociable le principe de l’égalité des salaires à travail égal sur le même lieu de travail, y compris pour les travailleurs détachés. Parallèlement, il faut souligner que les dispositions de la directive relative au détachement de travailleurs constituent des minimums. Les États membres doivent avoir le droit d’appliquer des conditions plus sévères pour protéger les travailleurs. »

L’eurodéputée S&D Agnes Jongerius a indiqué ceci :

« La reconnaissance par le président de la Commission Juncker de ce que nous autres Socialistes & Démocrates affirmons depuis des années constitue un signe positif : il faut garantir l’équité de la prestation de services, en appliquant le principe de l’égalité de salaire à travail égal sur un même lieu de travail. »

« En effet, la solidarité au sein d'une union de 28 marchés du travail différents ne peut fonctionner que si les travailleurs sont protégés et que les règles du jeu sont égales pour l’ensemble des entreprises. »

« Dans cette optique, il est bien de constater que la Commission propose l’égalité salariale pour les travailleurs détachés dans les chaînes de sous-traitance, ainsi que pour les travailleurs détachés recrutés par des agences d'intérimaires privées. »

« Toutefois, cela ne résout pas les problèmes sérieux liés aux différences des contributions sociales. Voilà pourquoi nous autres, Socialistes & Démocrates, attendons de la Commission qu’elle avance, dans le courant de l’année, des propositions ambitieuses concernant la coordination des sécurités sociales. »