Le chef de file du parti démocratique du peuple (HDP), Selahattin Demirtaş, a participé ce 27 janvier au Parlement européen à un échange de vues avec les membres du Groupe S&D.

Le président du Groupe S&D Gianni Pittella a commenté cet échange en ces termes :

« C’est avec grand plaisir que nous avons accueilli aujourd’hui au sein du Groupe notre camarade Selahattin Demirtaş, chef de file du HDP. Principal parti politique kurde de Turquie, le HDP a obtenu un résultat remarquable lors des dernières élections. »

« Or, on assiste concomitamment à la détérioration de la qualité de la démocratie turque et à l’aggravation de la sécurité globale dans le sud-est du pays. En conséquence, de nombreux civils, principalement des Kurdes, pris entre les feux des forces gouvernementales et militantes, sont privés de nourriture et des services essentiels. »

« Nous soutenons les efforts politiques déployés par Selahattin Demirtaş en faveur de la paix et de la réforme constitutionnelle. »

« Dans cet esprit, nous soulignons que le gouvernement turc doit absolument respecter le pluralisme, la liberté de la presse ainsi que les droits de l'homme de l’ensemble des citoyens de Turquie. »

« En ce qui concerne le problème kurde, nous appelons toutes les parties à revenir au processus de paix. Elles doivent accélérer celui-ci, parce qu’il constitue le seul mode de résolution acceptable du problème kurde. »

« L’ouverture de nouveaux chapitres ne donne pas un chèque en blanc au gouvernement turc. Au contraire, les autorités turques doivent montrer qu’elles sont prêtes pour les réformes et le changement. Dans ces conditions, il est urgent de garantir l’État de droit dans ce pays. »

Kati Piri, eurodéputée S&D et rapporteuse du PE pour la Turquie, a ajouté ceci :

« La visite à Bruxelles de Demirtaş, chef de file du HDP, survient à un moment où la situation en Turquie du sud-est est très inquiétante. Si nous reconnaissons à la Turquie le droit de combattre le terrorisme, cela doit se faire dans le cadre de l’État de droit et du respect des droits de l'homme. »

« Or, en ce moment même des civils blessés n’ont pas accès à des soins médicaux d’urgence, ni à l’électricité et l’eau en raison du couvre-feu. Dans ces conditions, j’exhorte les autorités à garantir l’accès au personnel médical dans des villes comme Cizre. »

« Le maintien du soutien de la population locale à une solution politique est crucial, car la question kurde ne sera pas résolue par la violence. »