Le Groupe S&D salue le fait que ce 22 juillet, la Commission ait déclaré s’opposer à l'attribution du statut d'économie de marché à la Chine. Toutefois, le Groupe demande que ces paroles soient suivies d’actes.

David Martin, eurodéputé et porteparole S&D pour le commerce, a déclaré ce qui suit :

« Nous saluons la déclaration de la Commission, selon laquelle il n’y aurait pas d’attribution automatique du statut d'économie de marché à la Chine, ainsi que l’intention de la Commission de proposer une nouvelle méthodologie pour s’attaquer au dumping des importations chinoises. Cela correspond aux demandes du Parlement européen, exprimées le 12 mai sous la conduite du Groupe S&D. Toutefois, nous devrons veiller à ce que cette nouvelle méthodologie soit capable de protéger effectivement notre industrie. »

« En effet, d’une part la Chine est un partenaire économique important de l’UE et nous devons continuer à renforcer les liens entre nos économies. Mais de l’autre, cette relation doit s’appuyer sur des fondations solides. Nos industries ne peuvent pas se trouver dans une situation désavantageuse à cause du dumping par la Chine de ses produits sur nos marchés. »

« En conséquence, l’Union doit prendre aujourd’hui des initiatives en matière d’instruments de défense commerciale, sinon il ne restera bientôt pas d’industrie européenne à défendre. Car les communautés manufacturières européennes ne peuvent se permettre de nouveaux retards. D’innombrables emplois et moyens d'existence sont en jeu ; certaines villes entières risquent de perdre leur principale source d’emploi. »

Alessia Mosca, eurodéputée et porteparole S&D pour les relations commerciales avec la Chine, a déclaré ceci :

« Nous réaffirmons que le Parlement européen rejettera toute réforme susceptible d’affaiblir la compétitivité européenne et la protection des travailleurs contre les pratiques déloyales. Dès leur publication, nous analyserons de près les mesures proposées par la Commission. Nous ne les soutiendrons qu’à condition qu’elles soient conformes à l’engagement pris par la commissaire Malmström d’adopter une nouvelle méthodologie alternative. »

« Nous n’accepterons qu’une réforme répondant à la demande du parlement de rendre plus équitable la politique commerciale et d’assurer à nos travailleurs et nos entreprises l’équité des règles de jeu. Nous demandons néanmoins que la proposition soit présentée rapidement. En effet, la Commission doit se rendre compte que pour l’UE, le temps presse par rapport à la date butoir de décembre. »
« En ce qui concerne la modernisation des instruments de défense commerciale, nous partageons l’appel à un compromis avec le Conseil, lancé par la commissaire Malmström. Chaque État membre doit prendre conscience de ses responsabilités et assurer aux citoyens et aux travailleurs des conditions commerciales plus équitables. Dans cet esprit, nous soutiendrons tout engagement qui permettrait de sortir de l’impasse pendant la présidence slovaque. »

Note aux rédacteurs

Ce 22 juillet, le collège des commissaires a tenu un débat d’orientation au sujet de l’attribution du statut d'économie de marché à la Chine et des aspects techniques concernés. Ses conclusions seront intégrées à la proposition de la Commission, qui doit être adoptée avant la fin de l'année.
Au cours de leur conférence de presse, la commissaire Malmström et le viceprésident Katainen ont assuré que la Chine ne recevra pas automatiquement le statut d'économie de marché, et que la proposition contiendra une nouvelle méthodologie non standard, fondée sur les prix internationaux. Cette nouvelle méthodologie s’appliquera à l’ensemble des cas de distorsions du prix des importations de l’ensemble des pays tiers, y compris la Chine.