À huit mois des élections européennes, il faut plus de mesures pour éviter que ce scrutin fasse l’objet du même type d’interférences malveillantes que les élections étatsuniennes ou la campagne du Brexit. C’était en substance le message adressé, ce 13 septembre,  par le chef de file du Groupe S&D Udo Bullmann à une réunion de dirigeants politiques au Parlement européen.

Udo Bullmann a déclaré ceci :

« Il y a six mois, nous apprenions que 50 millions de profils Facebook avaient été récoltés par Cambridge Analytica à des fins politiques. Or, en dépit des assurances de Mark Zuckerberg que Facebook faisait tout ce qui est en son pouvoir pour garantir la non-répétition de ce genre d’abus, nous ne constatons toujours pas d’actions réelles suffisantes pour protéger nos citoyens et nos démocraties. Dans ces conditions, nous exhortons Facebook à décrire les grandes lignes des actions qu’ils comptent entreprendre pour garantir l’absence de tentative de manipulation des élections européennes, l’année prochaine. Nous leur demandons aussi de préciser ce qu’ils entreprennent pour arrêter la multiplication des comptes factices. »

« Dans cette optique et à la suite de la pression exercée par le Groupe S&D, le PE avancera le mois prochain ses propres conclusions sur le scandale Facebook - Cambridge Analytica. Ce rapport fera suite à notre rencontre avec M. Zuckerberg au mois de mai et à une série d’auditions avec des experts, journalistes et lanceurs d’alerte, durant l’été. »

« Par ailleurs, l’Europe elle-même doit aussi agir, en plus d’appeler les plateformes internet à prendre plus de mesures. Dans cette perspective, nous sommes heureux que la Commission européenne ait enfin avancé des propositions, hier, qui visent à mieux protéger nos démocraties contre les manipulations en ligne. Cependant, le fait que ces propositions n’entreront pas en vigueur avant les élections européennes nous inquiète. En conséquence, nous avons demandé à la commissaire européenne concernée, Věra Jourová, d’expliquer la proposition plus en détail devant la Conférence des présidents, et d’indiquer comment elle compte faire entrer celles-ci en vigueur avant les élections de 2019. Nous demanderons aussi plus de mesures concrètes pour arrêter la diffusion de fake news sur les réseaux sociaux. »

« Dernier point, les gouvernements nationaux doivent adopter aussi vite que possible le règlement sur la vie privée et les communications électroniques. En effet, le droit à la vie privée dans le cadre des communications est un droit fondamental. Or, notre législation actuelle ne convient plus aux modes de communication de l’ère numérique. Dans cette optique, le Parlement européen soutenait en début d’année de nouvelles propositions fortes en la matière. À présent, nous exhortons les gouvernements nationaux à faire de même. »

« Il ne nous reste que huit mois jusqu’aux élections européennes. Nous devons agir maintenant, si nous voulons être sûrs qu’elles puissent vraiment être qualifiées de libres et équitables. »

Eurodéputés impliqués
Coordinateur
Allemagne