Les Socialistes & Démocrates saluent la proposition adoptée ce 6 octobre par la Commission européenne relative à un plan économique et d’investissement destiné aux Balkans occidentaux. Dans la foulée, la Commission adoptait les rapports d’étape annuels concernant l'élargissement. Cependant, le Groupe S&D insiste sur la nécessité pour tous les pays de la région de mettre en œuvre les réformes fondamentales destinées à la préservation de l'État de droit, de l’indépendance du judiciaire et de la liberté de la presse, ainsi qu'à la lutte contre la corruption. Ces réformes doivent constituer la condition préalable principale au déboursement des fonds pour les pouvoirs publics, dans le cadre du plan d’investissement. Le Groupe S&D n’admettra aucun compromis sur les valeurs européennes, que ce soit pour les États membres actuels ou pour les candidats à l’adhésion à l’UE.

Kati Piri, viceprésidente du Groupe S&D pour les affaires étrangères, a déclaré ceci :

« Nous saluons le plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux. Il servira à la fois à soutenir la population de la région sur le long terme, et à répondre à des besoins immédiats, conséquences de la pandémie de COVID-19. Cependant, ce serait très problématique si le Parlement européen conditionnait, pour les États membres actuels, l’utilisation des fonds prévus par le budget 2021-2027 au respect de l’État de droit et des droits fondamentaux, et qu’il ne pose pas les mêmes exigences à nos partenaires des Balkans occidentaux. Lorsque les citoyens des Balkans occidentaux ne sont pas les récipiendaires directs des financements européens, les subventions et garanties prévues par ce plan ne devraient être déverrouillées que moyennant l’application d’un mécanisme obligatoire et contraignant de conditionnalité en matière de respect de l’État de droit. »

« Pour ce qui concerne les rapports d’étape du processus d’élargissement, nous soutenons les mesures cruciales et très tardives prises l’année passée. Il s’agit en particulier de l’ouverture des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie, énergiquement défendue par mon groupe. Nous confirmons notre attachement ferme et résolu au maintien pour l’ensemble des pays des Balkans occidentaux d’une perspective crédible d’adhésion à l’UE. »

« La Turquie est le seul pays dont les négociations d'adhésion sont gelées de facto, depuis des années. Le dernier rapport de la Commission en la matière reflète les évolutions négatives de l’année passée. Cela a aggravé la détérioration d’une situation déjà très alarmante en matière de libertés fondamentales, d’État de droit, de société civile et d’indépendance judiciaire. La chasse aux maires et politiciens HDP, démocratiquement élus, la poursuite de la détention injustifiée d’Osman Kavala ne sont que quelques-uns des exemples récents les plus inquiétants. Nous arrivons à la croisée des chemins pour la relation entre l’UE et Ankara. Toute décision de mettre en œuvre un agenda positif en la matière dépend d’évidence de la volonté d’Ankara de respecter les droits fondamentaux de ses citoyens. »

Tonino Picula, eurodéputé et porteparole S&D pour les affaires étrangères, négociateur du Parlement européen pour les fonds de préadhésion (IPA III) et le Monténégro, a ajouté ce qui suit :

« Le plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux proposé signale clairement la continuité et le renforcement de l’approche européenne de l’élargissement. L’UE fait preuve d’une volonté incontestable de réaliser les perspectives européennes qu’elle a dessinées. Et les 3,3 milliards d’euros alloués depuis la pandémie de COVID-19 sont la énième traduction en actes de cette volonté. »

« Le rapport de la Commission sur le Monténégro confirme que ce pays est le leader du processus d'élargissement, car il vient d’ouvrir le dernier chapitre de la négociation. Cependant, le fait que les chapitres ne se clôturent pas tous au même rythme constitue un problème. État de droit, judiciaire, liberté des médias et corruption restent les grands domaines de préoccupation. Nous attendons du nouveau gouvernement qu’il respecte les engagements du pays envers l’UE et la communauté internationale. »

« Au sujet de la Macédoine du Nord, nous sommes satisfaits que le rapport de la Commission témoigne des progrès constants du pays sur le plan des réformes, et en particulier en ce qui concerne l’État de droit. Il faut poursuivre sur cette voie. Entré en fonction au mois d’août, le nouveau gouvernement a une chance unique de poursuivre sur la lancée. Le Groupe S&D attend avec impatience la 1re conférence intergouvernementale avec ce pays. »

« En Serbie, d’après le rapport de la Commission le parlement nouvellement élu se distingue par la majorité écrasante obtenue par la coalition au pouvoir. Cela a été possible grâce à l’avantage écrasant du parti au pouvoir et à la promotion des politiques gouvernementales par la plupart des grands organes de presse. À notre avis, le parlement serbe a perdu de la sorte son rôle d’organe législatif représentatif de la société dans son ensemble. »

« L’Albanie semble avoir renforcé le dialogue politique. Nous encourageons tous les acteurs concernés, politiques ou de la société civile, à rester concentrés sur la réalisation des réformes requises pour permettre au pays de progresser sur la voie de l’intégration à l’UE. »

« Concernant le Kosovo, le Groupe S&D demande une meilleure mise en œuvre des réformes, afin de garantir l’application effective des acquis de l’UE. »

« Au sujet de la Bosnie-et-Herzégovine, il est regrettable qu’elle se traîne loin derrière les autres pays de la région. Ce pays doit réaliser de réels progrès dans tous les domaines suivis par la Commission. À cet effet, le pays a toutefois besoin d’un gouvernement efficace qui réalise les 14 principes, condition préalable à l’obtention du statut de candidat. »

Eurodéputés impliqués
Coordinateur
Croatie
Contact(s) presse S&D