Ce 30 juin, le Groupe S&D au Parlement européen adoptait son exposé de position concernant l’initiative pour un nouveau Bauhaus européen. Ce texte demande plus d’emplois de qualité dans les secteurs de la construction et la restauration, et l’intégration à l’initiative d’aspects numériques et écologiques comme sources nouvelles de créativité et de durabilité. Les Socialistes & Démocrates ont défini leurs priorités dans la perspective de la communication de la Commission européenne à ce sujet, prévue en septembre 2021. Il estiment que le Parlement européen doit être plus impliqué dans l’élaboration de l’initiative du nouveau Bauhaus européen, pour en garantir la nature démocratique et socialement inclusive.
Marcos Ros Sempere, eurodéputé S&D et membre de la commission Culture et éducation, a déclaré ceci :
« L’initiative du nouveau Bauhaus européen doit être un cadre d’analyse et de discussion, préparatoire à la vague de rénovation dans la construction. Cela est important parce que les fonds prévus doivent être conditionnés à la mise en place de solutions respectueuses de l’initiative Bauhaus. En effet, il faut empêcher que tous les gros investissements dans la rénovation se réduisent au changement des systèmes de climatisation ou au placement de panneaux solaires. Il faut réellement transformer notre environnement construit. Si l’architecture peut changer nos vies, seule la bonne architecture peut les améliorer. »
Jytte Guteland, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement, la santé publique et la sécurité des aliments, a ajouté ce qui suit :
« Les villes du futur doivent être durables. Le secteur de la construction doit être prioritaire si l’Union veut décarboner ses économies et atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050. Il faut rapprocher la nature des gens, tant pour des raisons de récréation que de santé. Nos villes du futur ne peuvent pas être dangereusement polluées. Au contraire, elles doivent bénéficier d’un air frais et propre. Si nous nous avérons incapables de créer des espaces verts là où vivent les gens, ceux-ci prendront leur voiture pour se mettre au vert. »
Note aux rédacteurs :
L’initiative du « nouveau Bauhaus européen » était officiellement lancée le 14 octobre 2020. Pour citer la présidente Ursula von der Leyen, « le mouvement du nouveau Bauhaus européen vise à établir un pont entre le monde de la science et des technologies et celui de l’art et de la culture. » Lors du débat sur État de l'Union, la présidente de la Commission avait posé les premiers jalons de cette proposition, en évoquant son désir de créer « un nouveau Bauhaus européen, c’est-à-dire un espace de co-création où collaboreront architectes, artistes, étudiants, ingénieurs et designers ». À ses yeux, il ne s’agissait pas « juste d’un projet économique ou environnemental, mais bien d’un nouveau projet culturel pour l’Europe. » Comme indiqué par la commissaire Mariya Gabriel au sujet du lancement de l'initiative Bauhaus, « nous ne pouvons avancer que si les sites construits deviennent des sites culturels. »
La Commission européenne a l’intention d’utiliser les fonds du plan de relance européen (Next Generation EU) pour promouvoir une « vague de rénovation » des 35 millions de bâtiments de l’Union européenne construits durant la seconde moitié du 20e siècle. En effet, ces bâtiments font face à des problèmes de consommation énergétique et de qualité environnementale intérieure. Cela touche à la durabilité, au confort, à la qualité de l’air, à l’isolation thermique, aux conditions sanitaires et de nombreux autres aspects.
L’initiative du nouveau Bauhaus devrait se dérouler en trois phases. La première est consacrée à la conception, l’exploration d’idées et le façonnement du projet. La deuxième phase verra la mise en œuvre de cinq projets dans différents États membres de l’UE. Ces projets devront combiner durabilité, art et culture. Ils seront adaptés aux conditions locales, et attacheront une importance particulière à des aspects comme l'efficacité énergétique et la sûreté structurelle, l’électromobilité orientée avenir, ou l’innovation numérique efficace dans l'utilisation des ressources. La troisième phase sera consacrée à la diffusion du concept à travers l’Europe.
