Ce 29 janvier, les Socialistes & Démocrates au Parlement européen soutenaient la demande de lancement d’une enquête concernant Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. En cas d’acceptation, un groupe de travail dirigé par des eurodéputés de la commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures se penchera sur les accusations de violations des droits fondamentaux lancées récemment contre Frontex. Avec à la clé, un rapport pour conclure l’enquête. Dans ce rapport, les eurodéputés aborderont également des questions comme la transparence de Frontex et des procédures de compte-rendu de celle-ci, ou la gestion interne de cette agence, la plus grande de l'UE.

Dès décembre dernier, le Groupe S&D appelait M. Leggeri, directeur général de Frontex, à démissionner en raison de sa gestion inadéquate persistante des accusations de refoulements et de violations des droits fondamentaux par l’agence qu’il dirige.

Kati Piri, viceprésidente S&D responsable des migrations, a déclaré ceci :

« Voilà près de deux mois que notre Groupe appelait le directeur général de Frontex à démissionner. En effet, M. Leggeri a mal géré, avec persistance, les accusations graves portées contre Frontex pour une éventuelle implication dans des refoulements illégaux de migrants. »

« L’ampleur des accusations qui hantent Frontex, et le nombre de violations flagrantes des droits auxquelles nous assistons quotidiennement, démontrent à souhait que les problèmes de l’Agence sont bien plus profonds. Dans ces conditions, une enquête parlementaire dirigée par des eurodéputés de la commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures doit faire la pleine lumière sur l’ampleur des manquements de Frontex en matière de respect des droits fondamentaux. »

Birgit Sippel, eurodéputée et porteparole S&D pour les libertés publiques, la justice et les affaires intérieures, a ajouté ceci :

« Ces derniers mois, la réputation de Frontex est tombée de Charybde en Scylla. Or, le changement commence au sommet. En conséquence, nous avons exhorté le directeur de Frontex à faire un pas de côté, suite aux accusations répétées de violations des droits fondamentaux aux frontières de l’UE portées contre l’Agence qu’il dirige. Tant que M. Leggeri restera en fonction il sera incapable de contrôler la situation. Car non seulement la crédibilité de la plus grande agence de l’UE est réduite à néant, mais en plus, ces refoulements scandaleux et inacceptables de personnes vulnérables aux frontières de l’UE se poursuivent. »

« La décision de Frontex de se retirer de Hongrie, où les refoulements sont bien établis et se poursuivent même après un arrêt récent de la Cour de justice européenne, constitue une première étape, bienvenue, dans la bonne direction. Cependant, cette mesure vient trop tard, et elle est insuffisante pour rétablir la confiance dans le directeur général de la plus grande agence de l’UE. »

« Une série d’accusations graves restent sans réponse.  Pour le dire simplement : nous savons que Frontex a fait preuve de manquements graves ; une vue d’ensemble doit nous permettre de remettre l’agence sur les rails. Cette enquête permettra de faire toute la lumière sur les opérations de l’agence. Ensuite, il sera possible d’élaborer des instructions pour modifier son mode opératoire. Celui-ci doit assurer le respect total des droits fondamentaux et éviter toute future violation. »

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Allemagne
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