Ce 22 avril à 16h45, avait lieu en commission Emploi la présentation du projet de rapport Jongerius/Radtke, Des salaires minimaux adéquats dans l’Union européenne.

Avant la présentation, Agnes Jongerius, eurodéputée S&D et négociatrice du Parlement européen pour les salaires minimums, a déclaré ceci :

« A l’heure actuelle, un employé européen sur six ne gagne pas assez pour joindre les deux bouts. Travailler 40 heures par semaine ne suffit pas à payer le loyer, l’alimentation et l’habillement. Or, parmi ces travailleurs pauvres figurent les millions de personnes qui ont maintenu à flot nos sociétés durant la pandémie de COVID-19. Ils ont risqué leur santé et même leur vie pour nous permettre de continuer la nôtre. C’était le personnel soignant des malades, les travailleurs agricoles, les chauffeurs des livraisons, les employés des commerces qui faisaient en sorte que nous ayons de quoi manger, le personnel de la garde d’enfants, les soignants qui s’occupaient des personnes âgées dans leurs établissements, les éboueurs, le personnel de nettoyage qui veillait aux conditions hygiéniques. Essentiels, mais sous-évalués et sous-payés : voilà la situation d'un grand nombre de nos héros du COVID-19. Il faut que cela change. Il faut de nouveau pouvoir gagner sa vie en travaillant. »

« Le temps du respect et des salaires décents, c’est maintenant. Tout travailleur européen mérite un salaire supérieur au seuil de décence : 60 % du salaire médian et 50 % du salaire moyen. Nous n’accepterons pas que des critères de productivité, de fiscalité ou d’avantages fassent partie du calcul du montant du salaire minimum. Aucun travailleur ne doit être obligé de dépendre d’abattements ou d’avantages fiscaux. Lorsqu’on travaille à plein temps, le salaire doit suffire pour assurer un niveau de vie décent. »

« L'égalité de traitement des travailleurs est un des principes directeurs de cette directive. Les remplisseurs de rayons des supermarchés, qui travaillent côte-à-côte, doivent avoir le même salaire. En conséquence, il faut mettre fin aux variations et aux déductions, qui aboutissent au paiement de salaires inférieurs aux salaires minimums. Car tout l’intérêt du salaire minimum réside dans la garantie d'un salaire décent, qui permet à tout travailleur de se nourrir décemment et d'avoir un toit au-dessus de la tête. »

« Les négociations collectives restent la meilleure façon de mettre fin à la pauvreté des travailleurs et de garantir des conditions de travail décentes. Dans cet esprit, tous les États membres doivent viser une couverture de 90 % d'accords sous négociation collective. Il faut augmenter le niveau d’ambition. D’une main, les États membres doivent combattre l’anti-syndicalisme, et de l’autre, ils doivent promouvoir massivement la négociation collective par le biais des marchés publics. Cela augmentera, du même coup, la couverture de la négociation collective. Mais il faut que dès le départ, une chose soit claire : la négociation collective se fait avec les syndicats, personne d’autre. »

Note aux rédacteurs :

Cette directive vise à établir un cadre pour les salaires minimums en Europe. Cependant, elle ne définit pas un salaire minimum européen commun, et n’oblige pas les États membres sans salaire minimum légal à instaurer celui-ci. Cela est clairement indiqué à l’article 1 de la proposition de la Commission : (2) Cette directive ne préjuge pas du choix des États membres d’établir des salaires minimaux légaux ou de promouvoir l’accès à la protection du salaire minimal par voie de conventions collectives. (3) Rien dans cette directive ne peut être interprété comme imposant une obligation aux États membres, où la définition des salaires est assurée exclusivement par voie de conventions collectives, à instaurer un salaire minimal légal, ni à rendre les conventions collectives applicables universellement. »

La Commission présentait le 28 octobre 2020 sa proposition de directive relative à des salaires minimaux adéquats dans l'Union européenne. Le rapport Jongerius/Radtke sera présenté en septembre 2021 au vote de la commission Emploi du Parlement européen. Ce rapport constituera la position de négociation du Parlement avec les États membres au sujet de la directive.

La présentation du rapport peut être vue ici.

 

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Coordinatrice
Pays-Bas
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