Les Socialistes & Démocrates considèrent comme totalement inacceptables les mesures de rétorsion chinoises qui visent des personnes et entités européennes, dont l’eurodéputé S&D Raphaël Glucksmann et la sous-commission Droits humains du Parlement européen. Ces mesures doivent être levées immédiatement.

Le Groupe S&D profitait de la plénière du 28 avril pour exprimer sa totale solidarité avec tous les eurodéputés touchés. Il demande au PE d’arrêter toutes les procédures relatives à l’accord global sur les investissements UE-Chine (AGI) tant que des collègues subissent des sanctions.

Raphaël Glucksmann, eurodéputé S&D, président de la commission spéciale sur l’ingérence étrangère (INGE), a déclaré ceci en prévision de la plénière :

 « Le régime chinois commet un crime contre l'humanité. Les sanctions de l’UE visent des criminels et des entités responsables des atrocités systémiques commises contre les Ouïgours. Les mesures de rétorsion chinoises, quant à elles, s’attaquent directement à nos institutions démocratiques. Beijing tente d’imposer ses règles à notre processus de décision. Dans ce contexte et tant que des institutions et des représentants élus de l’UE font l’objet de sanctions, nous refusons de discuter de l’accord global sur les investissements UE-Chine. »

« Car il est clair, à présent, que le régime chinois ne se considère lié par aucun traité international ou engagement contractuel. L’UE doit agir en conséquence, et exploiter son pouvoir commercial pour imposer un coût économiques aux violations chinoises répétées des droits fondamentaux et du droit international. Il est temps de défendre nos principes et de protéger nos intérêts stratégiques. »

Inmaculada Rodríguez-Piñero, eurodéputée et responsable S&D de l’accord d’investissement avec la Chine, a ajouté ce qui suit :

« En mars de cette année, le Groupe S&D saluait la première utilisation, dans l’histoire, du mécanisme européen contre une série d’autorités chinoises, en raison de violations des droits humains. Nous saluons le courage du Conseil de l’UE, et nous soutenons le Haut Représentant Josep Borrell, qui doit à présent nous piloter dans cette nouvelle phase de la relation de l’UE avec la Chine. »

« Les mesures de rétorsion chinoises, prises suite aux sanctions européennes imposées à cause des violations chinoises des droits humains, visent le Parlement européen. Par solidarité avec nos collègues sur liste noire, par respect de l’institution démocratique que nous servons, nous réitérons notre demande de suspendre l’accord d’investissement UE-Chine tant que seront en place des sanctions contre des membres de cette assemblée. La Chine a ciblé le cœur de la démocratie européenne. Nous ne nous laisserons pas réduire au silence. Nous ne nous laisserons pas intimider. »

« Nous ne voulons ni acheter ni vendre des biens produits dans un contexte de violation des droits fondamentaux. Dans cet esprit, nous œuvrons pour doter l’UE de nouveaux outils commerciaux, allant de la diligence appropriée obligatoire à l’interdiction de biens produits par travail forcé. Certes, la Chine est un partenaire commercial essentiel, qui joue un rôle clé dans la lutte contre l’urgence climatique. Mais l’UE ne peut pas normaliser ses relations avec la Chine tant que celle-ci ne progresse pas réellement sur le plan des droits humains et ne met pas fin au travail forcé. »

Note aux rédacteurs :  

Ce 22 mars, l’UE imposait des mesures restrictives à des fonctionnaires chinois en raison de la détention arbitraire, à grande échelle, d’Ouïgours au Xinjiang. La Chine a réagi par des mesures de rétorsion contre dix ressortissants de l'UE, dont des membres du Parlement européen, des diplomates et des scientifiques. Les cinq eurodéputés visés sont Reinhard Bütikofer, Michael Gahler, Raphaël Glucksmann, Ilhan Kyuchyuk et Miriam Lexmann. La sous-commission Droits humains du Parlement européen et le Comité politique et de sécurité du Conseil de l'UE sont également sanctionnés.

Eurodéputés impliqués
Coordinatrice
Espagne
Chef de délégation
Membre
France
Contact(s) presse S&D